210 à 230, psaume 58 : Les Sassanides.

Résumé:

Cette génération est celle des années 210 à 230 après JC.

Suivant notre comptage, cette génération est la génération 58 associée au psaume 58. C’est dans ce psaume 58 que nous retrouvons donc une illustration des faits de cette génération.

A cette génération, Caracalla règne à Rome (211-217), il accorde le droit de cité romaine à tous les sujets de l’empire. Les Juifs deviennent alors citoyens de plein droit et possèdent les mêmes privilèges que les autres citoyens de l’empire.

Au niveau du judaïsme palestinien prend fin l’époque de Tannaïm et commence celle des Amoraïm qui rédigerons pendant deux siècles la Guemara : les commentaires sur la Michna. L’ensemble deviendra le Talmud de Jérusalem. Cette nouvelle période correspond à un lent déclin du judaïsme palestinien au profit du judaïsme babylonien qui lui-même fournira un peu plus tard le Talmud de Babylone, plus élaboré et plus complet que son homologue palestinien.

A côté de l’empire romain, en Perse un nouvel empire voit le jour au cours de cette génération. Commence en effet le règne des Sassanides. Il faudra attendre la conquête arabe au septième siècle pour voir le déclin de cet empire.

Le judaïsme babylonien abrité par l’empire perse prend son essor avec l’avènement des Sassanides justement au cours de cette génération.

Les Sassanides étaient, à l’origine, une famille de prêtres. L’ancien culte du feu, le zoroastrisme, devint religion officielle du nouvel état. La vie juive en Babylonie allait connaître des siècles d’incertitudes et de dangers tandis que divers rois se succédaient et établissaient des politiques contradictoires à propos du degré d’autonomie qu’il fallait accorder aux Juifs, concernant leurs affaires religieuses et civiques.

La nouvelle dynastie Sassanide voulait effacer le souvenir de leurs prédécesseurs les Achéménides. Mais de même qu’ils n’imposeront pas leur foi à travers les âges, ils échoueront très vite dans ce projet si l’on se fie à la légende sur la naissance de Shâhpuhr 1er relatée par Tabari. Légende elle-même étrangement reportée dans le psaume 58, celui associé à cette génération.

De même ce psaume 58 est le seul à référencer le terme de « magiciens » (en hébreu « habbarim » ou « habbara » au singulier) tel qu’il est utilisé dans le Talmud pour désigné les prêtres perses associés au culte du feu, le culte Zoroastre. Le Talmud de Babylone y fait référence sur des anecdotes où des prêtres Zoroastre viennent confisquer des chandelles à des rabbins ou comment les menaces de ce culte ont influencé les prescriptions de Hanouccah.

Puisque du fait des événements de cette génération, le psaume de cette génération, le psaume 58, s’intéresse à la Perse, le psalmiste en profite pour déconseiller les Iraniens (voire les Irakiens), héritiers du royaume Perse, d’essayer de se doter de l’arme atomique. Car que ceux-ci y parviennent ou non, leurs desseins est voué par avance à l’échec.

Développement:

Citoyens

Au niveau de l’Empire romain, cette génération commence par la mort de Septime Sévère (211) qui avait pu obtenir la paix avec les Parthes.

C’est son fils Caracalla (211-217) qui prend sa succession ayant pris soin auparavant de tuer son frère cadet Geta. Il organise une expédition contre les Parthes pendant laquelle il est assassiné (217). Il accorde le droit de cité romaine à tous les sujets de l’empire. Les Juifs deviennent alors citoyens de plein droit et possèdent les mêmes privilèges que les autres citoyens de l’empire.

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L’assassin de Caracalla, Macrin garde le pouvoir quelques mois tout en restant impopulaire et est finalement assassiné à son tour au profit du neveu de Caracalla : Bassianos. Ce dernier impose alors un culte païen et est assassiné à son tour en 222. C’est alors Sévère Alexandre (222-235), un cousin de Bassianos, qui assure le règne.

Déclin du judaïsme palestinien

Amoraim

Au niveau du judaïsme palestinien[1], avec la mort de Rabbi Yéhouda Hanassi en 220 et la fin officielle de la rédaction de la Michna en 218, prend fin l’époque de Tannaïm et commence celle des Amoraïm. Les Amoraïm rédigerons pendant deux siècles la Guemara : les commentaires sur la Michna. L’ensemble deviendra le Talmud de Jérusalem.

Cette nouvelle période correspond à un lent déclin du judaïsme palestinien au profit du judaïsme babylonien qui lui-même fournira un peu plus tard le Talmud de Babylone, plus élaboré et plus complet que son homologue palestinien.

Le judaïsme palestinien sous l’emprise de Rome qui sera bientôt un empire chrétien ne sera pas aussi libre que le judaïsme babylonien abrité par l’empire perse qui prend son essor avec l’avènement des Sassanides justement au cours de cette génération.

La Perse Sassanide

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Toutefois à côté de cet empire romain, en Perse un nouvel empire voit le jour au cours de cette génération : en 224 commence en effet le règne des Sassanides (du nom de Sassan grand père d’Ardachir, le premier roi Sassanide). Il faudra attendre la conquête arabe au septième siècle pour voir le déclin de cet empire.

Il faut, pour s’intéresser à cette génération marquée par cet avènement des Sassanides, rappeler les origines du judaïsme Babylonien :

  • Jusqu’à[2] la destruction du Temple, la communauté de Babylone s’était trouvée en dehors de la sphère d’influence des pharisiens et de leur forme de judaïsme. À la suite de la révolte de Bar Kokheba, un certain nombre de pharisiens s’y réfugièrent. Certains s’y installèrent et éduquèrent la première génération d’érudits babyloniens. Ces maîtres gardèrent des contacts étroits avec les académies de Palestine. Dans la plupart des villes de Babylone, les Juifs formaient une minorité bien organisée. Ils étaient fiers de la pureté de leur ascendance. Mais l’enseignement était quelque peu superficiel, les traditions diffuses et localisées. Le chef de la communauté juive réagit donc avec enthousiasme à l’idée d’un ouvrage unique qui ferait autorité – la loi orale révélée et codifiée dans la Mishna Rabbi Judah le Prince (Hanassi) – et qui servirait à tous les Juifs de Babylonie. […] Huit siècles s’étaient écoulés depuis la destruction de Jérusalem par les Babyloniens et la plupart des Juifs de cet exil avaient préservé leur identité. Leur communauté était extrêmement bien organisée, elle possédait des cours de justice, des écoles, des synagogues, des institutions charitables. […] En 219, environ deux ans après la mort de Rabbi Judah le Prince, un homme du nom d’Abba vint de Babylone en Palestine. Il avait passé de nombreuses années à l’académie de Judah le Prince dont il était un des jeunes disciples, d’une érudition et d’une intelligence peu communes. Le représentant des exilés le nomma inspecteur des marchés. Il se mit à voyager dans tout le pays. Après un certain temps, les gens l’appelèrent simplement Rav, « Maître ». […] Il fonda une école à Sura à proximité d’Ur, l’ancienne cité sumérienne. […] Il forma des milliers d’étudiants. Il institua une cour de justice dont les décisions influencèrent profondément la vie des Juifs de Babylonie. Il enseignait la Loi, faisait des sermons, établit l’autorité de la Mishna de Rabbi Judah le Prince. Il initia ses disciples aux discussions érudites et fut l’initiateur de la génération suivante qui allait un jour produire cette création littéraire unique, indéfinissable, qu’on appelle le Talmud de Babylone.
  • En 224, la dynastie parthe des Arsacides fut soudainement remplacée par une autre famille royale, les Sassanides. L’alliance vieille de plusieurs siècles entre la Perse et les Juifs de Babylonie en était arrivée à sa fin. Les Sassanides étaient, à l’origine, une famille de prêtres, entièrement dévouée aux dieux de la Perse. L’ancien culte du feu, le zoroastrisme, devint religion officielle du nouvel état, qui s’était fixé pour but de restaurer la gloire politique et religieuse de Darius. « Le lien est brisé », commenta tristement le Rav quand les Sassanides arrivèrent au pouvoir.
  • La vie juive en Babylonie allait connaître des siècles d’incertitudes et de dangers tandis que divers rois se succédaient et établissaient des politiques contradictoires à propos du degré d’autonomie qu’il fallait accorder aux Juifs, concernant leurs affaires religieuses et civiques. […]
  • Les chrétiens, ainsi que d’autres groupes religieux, étaient durement persécutés par les Sassanides. On ne sait pas précisément quelle ampleur prit la persécution contre les Juifs.

Le culte Zoroastrien

Cette arrivée nouvelle des Sassanides accompagnée du culte Zoroastrien bouleverse quelque peu la tranquillité relative des Juifs de Babylone qui avait jusqu’à présent été épargnés par les événements douloureux en Palestine :

  • L’anecdote[3] suivante exprime en terme précis la conscience que les rabbins babyloniens avaient que leur situation était radicalement différente de celle des Palestiniens:
    • Rabbah bar bar Hannah était malade, et Rav Judah et les disciples entrèrent pour s’enquérir de lui… entre-temps un des habarim (prêtres perses, dans le texte du Talmud référencé, c’est bien « חברא » le singulier de habarim qui est utilisé) vint leur prendre leur chandelle. [Rabbah bar bar Hannah] dit : « [Dieu] Miséricordieux ! [Permets-nous de vivre] soit dans ton ombre soit dans l’ombre du fils d’Esaü [Rome] ! » Cela signifie-t-il que les Romains sont préférables aux Perses ? R. Hiyya n’a-t-il pas enseigné : « Que signifie l’écriture : Dieu en comprend le chemin, Il en connaît la source (Job 28,23) – Dieu savait qu’Israël ne pourrait survivre aux décrets des Romains et il l’exila donc en Babylonie. » Cette [contradiction apparente entre les deux rabbins] ne pose pas de difficulté : L’[enseignement de Rav Hiyya préférant la Babylonie] était antérieur à la venue des haharim en Babylonie, la [déclaration de Rabbah bar bar Hanna] – postérieure à leur venue en Babylonie.
  • Tout le sens politique ainsi que les doutes et les craintes du mouvement rabbinique semblent inscrits dans cette anecdote. En fait, il serait difficile de trouver une évaluation plus fine des vicissitudes historiques qui se firent jour précisément au moment où les chefs de ce mouvement commençaient à émerger et à rivaliser pour le contrôle avec leur homologue de la Palestine romaine.
  • La déclaration de Rabbi Hiyya semble refléter la réalité de son époque (la fin du IIe siècle et le début du IIIe siècle è.c.). Avec d’une part les perspectives séduisantes d’autonomie communautaire toujours possibles sous un régime féodal et, d’autre part, le terrible souvenir des conséquences de la révolte de Bar Kokheba et de la persécution religieuse qui s’ensuivit, une préférence pour la Babylonie parthe était compréhensible. En outre, les Juifs disséminés partout dans le monde ne pourraient jamais oublier que c’est l’armée romaine qui était responsable de la destruction de Jérusalem et de son Temple. Bien que la situation politique de la Palestine à la fin du IIe siècle eût été sur le point de connaître une amélioration temporaire, avec l’apparition de Juda le Patriarche et des relations plus faciles entre les Juifs et la nouvelle dynastie sévérienne, Hiyya (Babylonien de naissance qui émigra en Palestine) semble illustrer la sagesse politique établie que des décennies de relations tendues avec Rome avaient produite. Cependant la troisième décennie du IIIe siècle apporta aux Juifs de Babylonie une réalité politique nouvelle et menaçante qui leur était propre : les dirigeants arsacides Parthes venaient d’être vaincus par les armées d’une famille de prêtres mazdéens du district de Fars en Perse sud orientale.
  • La nouvelle dynastie sassanide qui succéda aux Arsacides se caractérisa par un régime politique plus centralisé ; elle se voyait comme l’héritière des anciens Achéménides et, chose plus importante encore, ce changement s’accompagna d’un nouvel engagement envers l’ancienne religion zoroastrienne. Ce zèle s’exprima par l’apparition d’une église d’État revivifiée et sûre d’elle et le fait de retirer une flamme de la main des rabbins dans l’anecdote talmudique est l’une des nombreuses allusions aux prêtres du feu (habarim) qui semblèrent au début représenter une menace pour les libertés établies de la communauté juive locale. Ces mêmes prêtres sont cités dans le Talmud Babylonien comme la raison pour laquelle les rabbins accordèrent le droit de déplacer les chandelles de Hanoukka le jour du Shabbat ; le fait de garder les chandelles hors de vue, espéraient-ils, empêcherait tout acte hostile de la part des prêtres du feu (TB Shabbat 45a)

C’est à la lumière de ces événements qu’il faut interpréter le psaume de cette génération :

  1. Au chef des chantres. Al tachkêt. Mikhtam de David.
  2. Est-ce qu’en vérité, ô puissants, vous prononcez de justes arrêts, et jugez avec droiture les fils de l’homme !
    • Après plusieurs siècles de tranquillité relative, les Juifs de Babylonie pensaient avoir trouvé un exil heureux, mais il n’en est rien, et cela se répétera dans toute l’histoire du peuple Juif. À chaque fois qu’un refuge est trouvé, il finit toujours par devenir hostile.
  3. Non, de tout cœur vous pratiquez l’injustice ; dans le pays, vous mettez en œuvre la violence de vos mains.
  4. Dès le sein de leur mère, les méchants sont fourvoyés ; dès leur naissance, ils font fausse route, ceux qui débitent le mensonge.
  5. Ils ont du venin pareil au venin du serpent, de l’aspic sourd qui se bouche l’oreille,
  6. qui n’entend pas la voix des charmeurs, des magiciens les plus experts.
    • La référence aux magiciens (le mot hébreu employé pour « magiciens » est « habarim » qui correspond au nom des prêtres zoroastriens) est évidemment une référence à la génération en cours avec un élargissement à tous les peuples qui s’attaquent au peuple Juif.

Shâhpuhr 1er

La nouvelle dynastie Sassanide voulait effacer le souvenir de leurs prédécesseurs les Achéménides. Mais de même qu’ils n’imposeront pas leur foi à travers les âges, ils échoueront très vite dans ce projet si l’on se fie à la légende sur la naissance de Shâhpuhr 1er (successeur d’Ardachir) relatée par Tabari :

  • Sâsân[4] mourut avant que l’empire lui échût ; mais il avait fait jurer à son fils, qui devait faire prendre le même engagement à ses descendants, de père en fils, que quiconque d’entre eux obtiendrait la couronne exécuterait son serment et ferait périr les Ascaniens. […] Ardachir fit mettre à mort tous ceux (des Ascaniens) qu’il put atteindre, grands et petits ; aucun d’eux ne resta vivant, et le serment de son aïeul fut accompli. […] Un jour on lui présenta les biens d’un Ascanien, de l’or, de l’argent, des hommes et des femmes esclaves. Parmi ces dernières se trouvait une jeune fille telle, qu’on n’en avait jamais vue de plus belle. Ardachir en tomba amoureux, et pensa qu’elle était une des esclaves des Ascaniens. Il l’employa à son service et la tint auprès de sa personne. Il lui demanda (un jour) si elle n’avait jamais été touchée par un homme. Elle répondit que non. Alors Ardachir, ne pouvant se contenir, lui ôta sa virginité, et elle devint enceinte de lui. Lorsqu’il fut familier avec elle, il l’interrogea sur son origine et lui demanda en quel endroit elle avait été faite prisonnière. Elle répondit : je ne suis pas une esclave, je suis de la famille des Ascaniens. Ardachir regretta d’avoir étendu sa main sur elle ; il voulut la faire périr, afin qu’aucun membre de la famille des Ascaniens ne restât vivant, et afin d’accomplir le serment de son aïeul. Mais il ne put s’y résoudre, à cause de l’amour qu’il sentait pour elle. […] Il fit appeler un officier (surintendant qui avait sa pleine confiance), lui raconta l’histoire de la jeune fille, et lui dit : « Je préfère l’accomplissement du serment de mon aïeul à l’amour pour cette jeune fille. Emmène-la et fais la périr ». Quand le surintendant la prit pour la tuer, la jeune fille lui dit : « Je suis enceinte du roi ». Il fit venir des sages-femmes, qui devaient s’en assurer ; celles-ci confirmèrent qu’elle était enceinte. L’officier la fit transporter dans sa maison et la fit enfermer sous terre. (..) Il alla trouva Ardachir. Celui-ci lui dit : Qu’as-tu fait ? Il répondit : Je l’ai mise sous terre. Ardachir pensa qu’il l’avait tué.

Au roi qui plusieurs années plus tard se lamente de dominer le monde mais de ne pas avoir de descendance, l’officier lui répond (dans la suite de la citation précédente) :

  • Que le roi vive longtemps ! Le roi a chez moi un fils parfait, sorti indubitablement des reins du roi, qui a grandi et qui est instruit. […] Le roi m’a livré cette jeune fille Aschkanienne pour la tuer ; il me fut assuré par les sages-femmes qu’elle était enceinte, et je ne me suis pas cru autorisé à détruire le germe semé par le roi. Je l’ai placé au sein de la terre pour voir ce qu’elle mettrait au monde.

La femme finira par accoucher du futur roi Shâhpuhr (qui signifie « fils du roi », nom donné par l’officier)qui finira par être adopté comme tel par le roi Ardachir et qui lui succédera.

Nous trouvons une illustration de ces faits dans la suite du psaume :

  1. Ô Dieu, brise-leur les dents dans la bouche ; fracasse, ô Éternel, les crocs des lionceaux !
  2. Qu’ils se liquéfient comme de l’eau et s’écoulent ! Que [Dieu] dirige ses flèches, pour qu’ils soient comme fauchés !
  3. Qu’ils soient comme un limaçon, qui se dissout en rampant ; comme l’avorton d’une femme, qui n’a pas vu le soleil!
    • L’arrogance du nouvel empire Sassanide est mise à mal. Le roi qui succédera à Ardachir est né sous terre, caché du soleil (comme l’avorton d’une femme qui n’a pas vu le soleil), ce qui est paradoxal pour un peuple dans la religion vénère le feu. David peut ainsi renouveler sa foi en Dieu qui à la fin des temps rendra justice au peuple Juif.

Le futur nucléaire des Perses

  1. Avant que vos marmites sentent la flamme des broussailles, que la tempête vienne tout enlever, qu’elles soient vertes encore ou déjà consumées !
    • La encore, l’image de la marmite et de la flamme est une référence aux prêtres du feu. Toutefois, si l’on considère que la Perse représente l’Iran d’aujourd’hui et que la fin du psaume évoque la fin des temps, les marmites pourraient bien être assimilées à des centrales nucléaires voire des ogives et dans ce cas les broussailles symboliseraient le combustible, soit l’uranium enrichi. La conclusion de David indiquerait alors que la course à la bombe atomique n’apportera rien à l’Iran qu’il réussisse (déjà consumées) ou non (vertes encore) à la fabriquer.
  2. Le juste se réjouira, quand il verra les représailles ; il baignera ses pas dans le sang des méchants.
  3. Et l’on dira : « Certes, il y a eu une récompense pour le juste, certes, il existe une divinité exerçant la justice sur terre ! »
    • Cette conclusion réaffirme que le peuple Juif sortira finalement vainqueur de sa confrontation avec les nations qui ne pourront que reconnaître la puissance divine.
  • Cette génération fait partie de la 2ème garde de la nuit (générations 50 à 98).
  • Elle est donc associée à une malédiction du Deutéronome (malédictions numérotées 50 à 147 en continuité avec celles du Lévitique).
  • En effet les 2ème et 3ème gardes de la nuit sont celles du long exil des Juifs hors de leur terre et sans Temple à Jérusalem et donc sans service du Temple (défini dans le Lévitique). Le Deutéronome est une « redite » des lois adaptée à l’exil puisque ne reprenant pas les lois associées au service du Temple.

La religion zoroastrienne ne se limite pas à l’accaparement du feu mais aussi à d’autres concepts imposés aux Juifs tels que le non-ensevelissement des morts :

  • (Ainsi), par exemple, l’exhumation des morts par des zoroastriens est une conséquence évidente du concept propre à cette religion de sacralité de la terre, ce qui exigeait que les morts fussent exposés et non enterrés : « Où devons-nous alors transporter le corps du mort, où le déposer ? Alors Ahuara Mazda dit : ‘Sur les lieux les plus élevés, de sorte que les bêtes et les oiseaux qui mangent les cadavres le voient plus facilement’. »

La génération 58 de la nuit est sous l’emprise de la malédiction 75 du Deutéronome:

  1. Ton cadavre sera donné en nourriture à tous les oiseaux du ciel.

Paul David

[1] Suivant « Juifs et Judaïsme/ de 70 à 1492/ Tome 2 » de Marianne Picard

[2] « Une histoire du peuple Juif »/Chaïm Potok/Livre II, « Palestine, les rabbins de Yavneh » (p373).

[3] David Biale/Les cultures des Juifs/Chapitre 6 : « Culture rabbinique à Babylone » (p234/235). Le passage du Talmud de Babylone évoqué est extrait de Gittin 16b-17a

[4] TABARI/ Histoire des prophètes et des rois/De Salomon à la chute des Sassanides/Histoire du règne de Shâhpuhr (p. 180/181)