Résumé:
Cette génération est celle des années 590 avant JC à 570 avant JC.
Suivant notre comptage, cette génération est la génération 18 associée au psaume 18. C’est dans ce psaume 18 que nous retrouvons donc une illustration des faits de cette génération.
Cette génération 18 est une génération charnière dans la nuit des enfants d’Israël. Avant cette génération, Dieu était au milieu de son peuple, après cette génération Dieu aura disparu de la montagne sainte de Jérusalem, du milieu de son peuple. C’est la génération de la destruction du premier Temple. Le second Temple permettra de continuer le culte des sacrifices jusqu’à sa destruction mais en l’absence de l’essence divine.
Le psaume qui est associé à cette génération a naturellement une place à part, en effet il est repris intégralement dans le livre de Samuel qui reprend le parcours historique du roi David.
La génération dix-huit est vraisemblablement la plus pénible de la longue nuit du peuple d’Israël, car même si en exil, le peuple d’Israël est confronté maintes fois à la barbarie des nations, cela n’est rien à côté de la séparation entre Dieu et son peuple. Cela est le lot de cette génération pendant laquelle a lieu l’éclatement complet du royaume de Juda et la destruction de Jérusalem et de son Temple.
Nabuchodonosor, roi de Babylone, marche avec toute son armée contre Jérusalem. Après un long siège, une brèche est ouverte, c’est la débacle du coté des défenseurs de la ville. Le roi Sédécias tente de fuire mais est rattrappé, ses fils son égorgés, et lui est déporté à Babylone. Le Temple est incendié comme l’essentiel de Jérusalem et ses remparts. La population de Jérusalem est envoyée en exil à Babylone.
Les colonnes d’airain qui se trouvaient dans le Temple, les supports et la Mer d’airain du Temple sont brisés par les Chaldéens, ils emportent l’airain à Babylone de même que tous les ustensiles qui servaient au culte, tout ce qui était en airain, or ou argent.
La destruction du Temple, la demeure de Dieu sur Terre, provoque son envol. Le fait que Dieu puisse quitter ainsi le Temple faisait aussi partie des prédictions des prophètes avant la destruction.
Mais la destruction du peuple d’Israël n’est pas complète. La colère divine reste mesurée afin de préserver tout de même son peuple et de laisser à ce dernier une chance de trouver finalement sa voie afin que l’alliance prononcée se réalise enfin de façon définitive. Ainsi quand Jérémie annonce la destruction orchestrée par Nabuchodonosor, il annonce en même temps que celle-ci ne sera pas complète. Le peuple d’Israël retrouvera grâce auprès de Dieu.
Développement:
Pour expliquer complétement le psaume 18, celui qui est associé à cette génération 18, il faudrait aborder des explications dépassant de très loin le cadre rationnel habituel. En particulier pour comprendre comment David l’auteur des psaumes a pu navigué dans le futur pour décrire les 3 millénaires de vie juive qui sont postérieurs à son existence terrestre. J’ai écrit une explication de ce psaume 18 et de la génération associée qui permet de mieux le comprendre. La version qui est présentée sur ce site est une version « light » n’intégrant pas ces explications. En particulier le titre du psaume n’est pas ici expliqué alors qu’il a une importance primordiale dans la compréhension du mystère associé à ce psaume. Toutefois les lecteurs s’apercevront que même dans cette version light (en fait « très » light) des explications de ce psaume, l’irrationnel est déjà fortement présent. Ainsi, je pense, nous atteignons un niveau élevé d’irrationalité lorsque le psaume 18 décrit l’envol de Dieu, en colère, dans les cieux, alors que son temple est détruit conformément a ses propres malédictions dans la génération 18 associée à ce psaume.
Une génération charnière
Cette génération 18 est une génération charnière dans la nuit des enfants d’Israël. Avant cette génération, Dieu était au milieu de son peuple, après cette génération Dieu aura disparu de la montagne sainte de Jérusalem, du milieu de son peuple.
C’est la génération de la destruction du premier Temple.
Le second Temple permettra de continuer le culte des sacrifices jusqu’à sa destruction mais en l’absence de l’essence divine. Il permettra simplement de clore les quarante-neuf générations liées aux malédictions du Lévitique, celles liées à la période où le service du Temple est actif.
Par opposition aux quatre-vingt-dix-huit malédictions du Deutéronome correspondant au deuxième exil suivant la destruction du second Temple pendant lequel le culte des sacrifices du Temple est définitivement remplacé par la prière au sein des synagogues.
Le psaume qui est associé à cette génération a naturellement une place à part, en effet il est repris intégralement dans le livre de Samuel[1] qui reprend le parcours historique du roi David.
Le fait que ce psaume soit repris intégralement dans le livre de la bible (SAMUEL) qui relate la vie du roi David, le narrateur des psaumes, indique bien l’importance particulière de celui-ci et en conséquence l’importance de la génération (18) qu’il est censé illustrer.
Depuis dix-sept générations, le peuple d’Israël est rentré dans la nuit mais en bénéficiant encore de la lueur résiduelle du jour qui s’estompe. Cette génération est pour le peuple d’Israël l’entrée dans la nuit noire. Celle-ci est symbolisée par la destruction du Temple par Nabuchodonosor, en respect des différentes prédictions que les prophètes avaient faites au peuple d’Israël.
L’absence divine
Par la destruction du Temple, c’est aussi le départ de Dieu d’au milieu de son peuple. Cela ne signifie pas qu’il ne garde pas un œil bienveillant pour éviter le pire à son peuple mais il n’assiste plus son peuple directement.
Au niveau des prophéties, c’est Ezéchiel qui marque cette génération par ses prophéties.
Si nous nous intéressons au verset suivant commun au livre de Samuel et au psaume de cette génération :
- Dans[2] ma détresse j’invoque l’Eternel, je fais appel à mon Dieu, et de son sanctuaire il entend ma voix, mon cri est monté à ses oreilles.
Nous pouvons citer l’interprétation de Rachi (effectué sur le livre de Samuel pour ce verset) :
- Dans ma détresse j’invoquerai l’Eternel, il a entendu ma voix : Ainsi est la forme fréquentative : le passé et le futur peuvent être employés concurremment.
Le temps employé dans le psaume 18, le psaume de cette génération, le rend intemporel : à la fois passé, présent et futur : Le psaume est élargi à l’ensemble de la destinée du peuple d’Israël, tout en restant focalisé sur l’événement majeur de cette génération : la destruction du premier Temple et surtout le départ de Dieu d’entre son peuple. Élargissement qui permet, lorsqu’un être cher s’éloigne, de se réconforter en imaginant, alors qu’il s’éloigne, son prochain retour.
La génération dix-huit est vraisemblablement la plus pénible de la longue nuit du peuple d’Israël, car même si en exil, le peuple d’Israël est confronté maintes fois à la barbarie des nations, cela n’est rien à côté de la séparation entre Dieu et son peuple.
Cela est le lot de cette génération.
Comment David peut-il trouver l’énergie de faire un psaume pour cette génération ? C’est justement en se détachant de la détresse liée à cet événement et en se projetant à travers l’ensemble des générations et plus particulièrement à celles qui verront la réconciliation de Dieu et son peuple, celles qui verront le peuple d’Israël sortir de l’emprise des nations pour retrouver sa souveraineté et sa place auprès de son Dieu.
Cela explique l’introduction de ce psaume que nous n’ expliciteront pas ici (voir introduction de cette page).
David accepte de décrire la catastrophe qui va se produire uniquement parce que dans la foulée, il va pouvoir aussi évoquer la résurrection de son peuple. Il peut parler du divorce du peuple d’Israël avec son Dieu, car d’emblée il sait qu’il va y avoir réconciliation avant que le divorce ne soit réellement prononcé.
La turbulence qui va atteindre la dix-huitième génération est peut-être la plus terrible car c’est celle qui va voir le départ de la présence divine du Temple de Jérusalem.
Cela explique le début du psaume 18 qui rappelle que quelle que soit l’épreuve à passer, Dieu reste l’unique refuge qui permet au peuple d’Israël de traverser les épreuves.
David sait que le peuple d’Israël, au travers des épreuves pourra compter sur le même appui pour ressortir des épreuves sauf malgré les souffrances du temps.
C’est ce qu’exprime David dans le début de ce psaume en prémices de la terrible épreuve qui attend le peuple d’Israël :
( le verset 1 – en fait le titre du psaume – n’est pas repris, car son explication nécessite des éléments complémentaires non développés sur ce site )
- Il dit ; Je T’aime, ô Éternel, qui est ma force !
- Seigneur, Tu es mon rocher et ma forteresse, un libérateur pour moi ; mon Dieu tutélaire en qui je m’abrite, mon bouclier, mon puissant sauveur, mon rempart !
- Gloire, m’écriai-je, à l’Éternel, et je suis délivré de mes ennemis !
La destruction
La dix-huitième génération voit en effet l’éclatement complet du royaume de Juda et la destruction de Jérusalem et de son Temple. Ainsi le prophète Jérémie :
- Alors[3], dans la neuvième année de son règne (le règne du roi Sédécias), le dixième mois et le dixième jour du mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, marcha avec toute son armée contre Jérusalem ; il campa sous ses murs, et on éleva des retranchements sut tout son circuit. La ville subit le siège jusqu’à la onzième année du règne de Sédécias. Le neuf du mois, la famine sévit dans la ville et les gens du peuple manquèrent de pain. Alors la ville fut ouverte par une brèche ; aussitôt tous les gens de guerre s’échappèrent de nuit par la porte du double rempart attenante au parc du roi, tandis que les Chaldéens cernaient la ville, et prirent la direction de la Plaine. L’armée chaldéenne se mit à la poursuite du roi et l’atteignit dans la plaine de Jéricho, alors que sa propre armée s’était débandée en l’abandonnant.
- On fit le roi prisonnier et on l’amena auprès du roi de Babylone à Ribla, où l’on prononça sa sentence. D’abord on égorgea les fils de Sédécias à sa vue, puis on lui creva les yeux, on le jeta dans les fers et on le transporta à Babylone.
- Le septième jour du cinquième mois, qui correspond à la dix-neuvième année du règne de Nabuchodonosor, roi de Babylone, Nebouzaradan, chef des gardes, serviteur du roi de Babylone, entra dans Jérusalem. Il mit le feu au Temple de Seigneur et au palais du roi ; de même, il livra aux flammes toutes les maisons de Jérusalem, à savoir toute maison d’un personnage important. Et les remparts qui entouraient Jérusalem, toute l’armée chaldéenne, placée sous les ordres des gardes, envoya en exil le reste de la population qui était demeurée dans la ville, les transfuges qui s’étaient jetés entre les bras du roi de Babylone et le surplus de la multitude. Le chef des gardes ne laissa dans le pays que les gens de la basse classe comme vignerons et laboureurs (incapables de prolonger à eux seuls le culte divin).
- Les colonnes d’airain qui se trouvaient dans la maison de Dieu, les supports et la Mer d’airain du Temple, les Chaldéens les brisèrent et en emportèrent l’airain à Babylone. Ils prirent aussi les cendriers, les pelles, les couteaux, les cuillers, et tous les ustensiles d’airain qui servaient au culte. Le chef des gardes s’empara encore des brasiers et des bassins, tant en or qu’en argent.
Les mises en garde des prophètes
Cet événement avait largement été prédit par les prophètes sans que cela change l’attitude du peuple d’Israël rendant ainsi inévitable la colère divine :
- Car[4] c’est ainsi que parle l’Eternel aux gens de Juda et Jérusalem : « Creusez-vous des sillons, et ne jetez pas vos semences parmi les épines. Tâchez de vous circoncire en l’honneur de l’Eternel et d’enlever vos excroissances de votre cœur ; sans cela ma colère éclatera comme le feu, et brûlera sans qu’on puisse l’éteindre, à cause de la perversité de vos actes ». Annoncez en Juda, proclamez à Jérusalem et dites : « Rassemblez-vous, afin de nous retirer dans les villes fortes ! » Dressez une barrière dans la direction de Sion, fuyez, ne vous arrêtez pas ! Car je fais venir du Nord une calamité, une terrible catastrophe. Un lion s’est élancé de son hallier, un destructeur de nations s’est mis en route, quittant sa résidence, pour réduire ton pays en ruine, tes villes deviendront des solitudes inhabitées. C’est pourquoi ceignez-vous de cilices, exhalez votre douleur, lamentez-vous, puisque le feu de la colère divine ne se détourne pas de nous.
Et aussi :
- C’est[5] pourquoi, ainsi parle l’Eternel, Dieu Cébaot : « Puisque tels sont vos discours, les paroles que je mets dans ta bouche, je vais les transformer en feu, et ce peuple sera du bois, que ce feu consumera. Voici, je fais fondre sur vous un peuple venu de loin, ô maison d’Israël, – dit l’Eternel, un peuple impétueux, peuple d’une haute antiquité, peuple dont tu ignores la langue et ne comprend pas le parler. Son carquois est comme un sépulcre béant, et il ne compte que des héros. Il dévorera ta moisson et ton pain, il dévorera tes fils et tes filles, il dévorera tes brebis et tes bœufs, il dévorera ta vigne et ton figuier ; il ruinera par le glaive tes villes fortes, sur lesquelles tu fondes ton espoir ».
La chute de Jérusalem et du royaume de Juda justifie bien l’angoisse de David, qui peut craindre ainsi la fin prématurée de l’aventure de son peuple (ici aussi l’explication est « light »).
C’est ce qu’il évoque dans la suite du psaume de cette génération :
- Déjà m’enveloppaient les liens de la mort, les torrents de la perdition me faisaient frémir ;
- j’étais enlacé dans les réseaux de la tombe, surpris dans les filets de la mort.
- Dans ma détresse, j’invoque le Seigneur, je fais appel à mon Dieu ; de Son sanctuaire il entend ma voix, mon cri est monté à Ses oreilles
Autre prédiction qui associe le tremblement des montagnes à la colère divine ainsi que l’association du feu :
- Aussi[6] de même que la langue de feu dévore le chaume, de même que l’herbe sèche disparaît dans la flamme, ainsi leur racine sera réduite en pourriture, et leur fleur sera emportée comme la poussière ; car ils ont repoussé la loi de l’Éternel Cébaot et méprisé la parole du saint d’Israël. Voilà pourquoi la colère de l’Éternel s’enflamme contre son peuple ; il étend sa main sur lui et le frappe, les montagnes tremblent, les cadavres sont couchés comme des tas d’immondices dans les rues. Malgré cela, son courroux ne s’apaise point, et sa main reste étendue.
Et encore dans la même association :
- Certes[7], mon peuple est dénué de raison, ils ne me connaissent, ce sont des enfants insensés, sans aucun discernement, intelligents seulement pour mal faire, incapables de faire le bien. J’ai regardé la terre, et voici tout était chaos informe, et vers les cieux leur lumière avait disparu. J’ai regardé les montagnes, elles étaient tremblantes, toutes les collines étaient violemment agitées. J’ai regardé et voici il n’y avait plus d’hommes, et tous les oiseaux du ciel avaient pris leur vol. J’ai regardé et voici, la campagne fertile était devenue un désert, et toutes ses villes étaient renversées par l’action de l’Éternel, par le feu de sa colère. Oui ainsi parle l’Éternel : « Tout le pays deviendra une solitude, bien que je ne consomme pas la ruine. »
Ainsi que celle-ci liée à l’association de la grêle :
- J’emploierai[8] le droit comme cordeau et la justice comme fil à plomb : la grêle balayera l’abri de la fraude et les eaux entraîneront son refuge.
La vision d’Ezéchiel
Les descriptions effectuées par les prophètes pour annoncer la future destruction de Jérusalem sont utilisées dans la suite du psaume de cette génération pour évoquer la destruction effective du Temple de Jérusalem:
- Soudain la terre oscille et tremble, les fondements des montagnes sont ébranlés, secoués par la colère de Dieu.
- Des vapeurs s’exhalent, signe de Son courroux, de Sa bouche sort un feu dévorant, jaillissent de brûlantes étincelles.
- Il incline les cieux et descend ; sous Ses pieds une brume épaisse.
Ce dernier passage en plus d’évoquer les maux qui s’abattent sur Juda et Jérusalem évoque l’envol de Dieu de sa demeure terrestre vers sa demeure céleste. Le fait que Dieu puisse quitter ainsi le Temple faisait aussi partie des prédictions :
- Oui[9], ainsi parle l’Éternel Cébaot : « Taillez des charpentes, élevez des remparts contre Jérusalem ; c’est bien cette ville qui doit être châtiée : tout, chez elle, est iniquité. Comme une source laisse jaillir ses eaux, ainsi elle laisse jaillir sa perversité ; on n’y entend que violence et oppression, mes yeux n’y voient que souffrances et sévices. Corrige-toi Jérusalem, sans cela mon âme se détachera de toi ; sans cela je ferai de toi une solitude, une terre inhabitée ».
Toutefois l’envol de Dieu depuis sa résidence terrestre évoquée par David dans son psaume fait l’objet d’une description plus détaillée dans un songe d’Ézéchiel pendant son exil à Babylone. Ézéchiel a fait partie des premiers exilés, il fut vraisemblablement déporté vers -597 soit avant la destruction du premier Temple. Le songe suivant correspond donc approximativement au moment de la destruction de celui-ci, le récit qui suit et qui décrit l’ascension du char divin qui abandonne ainsi Jérusalem initialise le livre d’Ézéchiel. Ce récit fait évidemment écho au dernier passage du psaume 18 que nous avons commenté:
- C’était[10] dans la trentième année, le cinquième jour du quatrième mois ; tandis que je me trouvais avec les exilés près du fleuve de Kebar, le ciel s’ouvrit et je vis des apparitions divines. Le cinq du mois, c’était la cinquième année, après l’exil du roi Joïachin, la parole de l’Éternel fut adressée à Ézéchiel, fils de Bouzi, le prêtre, au pays des Chaldéens, près du fleuve de Kebar ; là, la main du Seigneur se posa sur lui. Or, je vis soudain un vent de tempête venant du Nord, un grand nuage et un feu tourbillonnant avec un rayonnement tout autour, et au centre, quelque chose comme le hachmal. Et au milieu l’image de quatre Haïot (Chouraqui traduit « quatre Vivants ») ; et voici leur aspect, elles avaient figure humaine. Chacune avait quatre visages et chacune quatre ailes. Leurs pieds étaient des pieds droits ; la plante de leur pied était comme celle d’un veau et ils étincelaient comme de l’airain poli. Et des mains d’hommes apparaissaient sous leurs ailes des quatre côtés ; et les quatre avaient leurs visages et leurs ailes. Joignant leurs ailes l’une à l’autre, elles ne se retournaient pas dans leur marche, chacune allait droit devant elle. Quant à la forme de leurs visages, elles avaient toutes quatre une face d’homme et à droite une face de lion, toutes quatre une face de taureau et toutes quatre une face d’aigle. Leurs faces et leurs ailes sont séparées par le haut ; elles en avaient deux jointes ensemble, et deux recouvraient leur corps. Chacune allait droit devant elle, du côté où l’esprit dirigeait leur marche. Quant à l’aspect des Haïot, elles apparaissaient comme des charbons en feu, incandescents, comme des flambeaux ; un feu circulait entre les Haïot, et ce feu avait un rayonnement et du feu sortaient des éclairs. Et les Haïot allaient et venaient, tel l’éclair. Et je regardais vers les Haïot, et voici qu’il y avait une roue à terre, près des Haïot, vers les quatre faces. L’aspect des roues et leur structure ressemblaient au Tarchich ; toutes quatre avaient même forme ; et pour leur aspect et leur structure, c’était comme si une des roues était encastrée dans l’autre. Elles allaient de quatre côtés, quand elles se mouvaient, sans se retourner dans leur marche. Leurs jantes étaient d’une hauteur redoutable et toutes quatre avaient leurs jantes pleines d’yeux tout autour. Et quand les Haïot marchaient, les roues avançaient aussi avec elles, et quand les Haïot s’élevaient de terre, les roues s’élevaient aussi. Où l’esprit voulait aller, elles allaient, et les roues s’élevaient dans le même sens qu’elles, car l’esprit de la Haïa (le Vivant suivant la traduction de Chouraqui) était dans les roues. Et sur la tête de la Haïa apparaissait un firmament, comme un cristal immense qui s’étendait au-dessus de leur tête, en haut. Et sous ce firmament leurs ailes étaient droites l’une contre l’autre, chacun en avait deux qui recouvraient le corps d’un côté et chacun d’eux qui le couvraient de l’autre côté. Et j’entendais le bruit de leurs ailes, pareil, quand ils s’avançaient, au murmure d’un campement : quand ils s’arrêtaient, leurs ailes pendaient immobiles. Puis, il y eut une voix au-dessus du firmament qui dominait leur tête, il y avait comme une apparence de pierre de saphir, une forme de trône, et c’est sur cette forme de trône une forme ayant apparence humaine par-dessus. Et je vis comme un hachmal, comme une sorte de feu entouré d’un réceptacle, depuis ce qui semblait ses reins jusqu’en haut ; et depuis ce qui semblait ses reins jusqu’en bas, je vis un feu avec un rayonnement tout autour. Tel l’aspect de l’arc qui se forme dans la nue en un jour de pluie, tel apparaissait ce cercle de lumière ; c’était le reflet de l’image de la gloire de l’Éternel. À cette vue, je tombai sur ma face et j’entendis une voix qui parlait.
Suite à cette apparition, Dieu va apparaître[11] à Ézéchiel et prenant appui sur les fautes du peuple d’Israël justifier le sort qui va atteindre son peuple et surtout l’abandon de Jérusalem par l’essence divine. Ceci peut être résumé par :
- De l’éclat[12] de leur parure (Dieu évoque le peuple d’Israël), ils ont fait un sujet d’orgueil, confectionné leurs idoles abominables, leurs horreurs ; c’est pourquoi j’en fais pour eux un objet de répulsion. Et je le donnerai en proie aux mains d’étrangers et en butin aux impies de la terre ils le profaneront. Je détournerai d’eux Ma face, et on profanera le lieu de ma retraite (le Temple) ; des gens de rapine y pénétreront et le déshonoreront.
Puis suivra l’annonce de la destruction :
- Puis[13] Il (l’Éternel) cria à mes oreilles d’une voix forte, disant : « Approchez, fléaux de la ville, chacun son engin de destruction à la main. Et voici que six hommes venaient de la porte supérieure (du Temple) qui regarde au Nord, chacun avec son engin de ruine à la main, et il y avait un homme au milieu d’eux, vêtu de lin, avec l’écritoire du scribe aux reins, et ils vinrent se poster près de l’autel de cuivre. Et la gloire d’Israël s’éleva, de dessus le chérubin sur lequel elle se trouvait, vers le seuil de la maison et appela l’homme vêtu de lin qui avait l’écritoire du scribe aux reins ».
L’Éternel lui ordonne d’enregistrer la sentence de destruction sur Jérusalem. L’homme s’exécute ce qui précède le départ de l’Éternel :
- Je regardai[14] et voici que sur le firmament étendu au-dessus de la tête des chérubins il y avait comme une pierre de saphir ; quelque chose qui semblait une forme de trône apparut au-dessus d’eux. Et il parla à l’homme revêtu de lin en ces termes : « Entre dans les interstices de la roue au-dessous du chérubin et remplis tes poings de charbons ardents d’entre les chérubins et jette-les sur la ville, » et il entra, à mes yeux. Et les chérubins se tenaient debout à droite du Temple, quand entra l’homme, et la nuée remplissait la cour intérieure. Et la gloire de l’Éternel s’éleva de dessus le chérubin sur le seuil du Temple, le Temple fut rempli par la nuée et la cour fut remplie de la splendeur de la gloire de l’Éternel. Et le bruit des ailes des chérubins s’entendit jusqu’à la cour extérieure comme la voix du Tout-puissant quand il parle. Et il advint, quand il eut commandé à l’homme vêtu de lin, en disant : « Prends du feu d’entre les interstices de la roue, d’entre les chérubins », qu’il entra et se tint près de la roue. Et le chérubin étendit la main d’entre les chérubins apparut la forme d’une main d’homme, sous leurs ailes. Et je vis qu’il y avait quatre roues près des chérubins, une roue près de chaque chérubin, et l’aspect des roues était comme celui de la pierre de Tarchich. Quand à leur aspect, il n’y avait qu’une même forme chez toutes les quatre, comme si une roue était engagée dans l’autre. Dans leur marche, elles allaient dans leurs quatre directions, sans se détourner dans leur marche, elles allaient dans leurs quatre directions, sans se détourner dans leur marche, car là où se dirigeait la tête, elles marchaient à sa suite sans se détourner dans leur marche. Et tout leur corps, leur dos, leurs mains, leurs ailes et les roues étaient pleines d’yeux, tout à l’entour, pour les quatre roues. À ces roues mêmes fut donné le nom de sphère à mes oreilles. Chacun avait quatre faces. La face du premier était une face de chérubin, la face du second, une face d’homme, du troisième, une face de lion, du quatrième, une face d’aigle. Et les chérubins s’élevèrent, c’était la Haïa que j’avais vue sur le fleuve de Kebar. Et quand les chérubins marchaient, les roues marchaient près d’eux et quand les chérubins dressaient leurs ailes pour se soulever de terre, les roues ne se détournaient pas non plus d’eux. Quand ils s’arrêtaient, elles s’arrêtaient, et quand ils s’élevaient, elles s’élevaient avec eux, car l’esprit de l’Haïa était en eux. Et la gloire de l’Éternel sortit de dessus le seuil du Temple et se tint sur les chérubins. Les chérubins déployèrent les ailes, et s’élevèrent de terre, à mes yeux, en sortant, et les roues étaient auprès d’eux, et ils s’arrêtèrent à l’entrée de la porte du Temple de l’Éternel à l’Est, et la gloire du Dieu d’Israël planait sur eux dans les hauteurs. C’était là la Haïa que j’avais vue sous le Dieu d’Israël près du fleuve de Kebar, et je sus que c’étaient des chérubins. Ils avaient chacun quatre faces, et chacun quatre ailes, et des formes de mains d’hommes étaient sous leurs ailes. Et l’aspect de leurs faces était celui des faces que j’avais vues sur le fleuve de Kébar ; c’était leur aspect, c’étaient eux-mêmes ; chacun allait dans la direction de sa face.
Ces visions liées à la destruction de Jérusalem et de son Temple et de l’envol de la gloire divine sont résumées ainsi dans la suite du psaume 18 :
- Porté sur les chérubins, Il vole, Il plane sur les ailes du vent.
- Des ténèbres Il se fait une mystérieuse retraite, Il s’enveloppe, comme d’un pavillon, des eaux obscures, d’opaques nuages.
- De l’éclat qui l’entoure s’élancent Ses nuées, la grêle et des flammes ardentes.
- Il tonne dans les cieux, l’Éternel, le Dieu suprême fait entendre Sa voix, la grêle et les flammes ardentes.
- Il décoche Ses flèches et Il les disperse., Il lance des éclairs, et les frappe de stupeur.
Ézéchiel n’est pas le premier à apercevoir le char céleste. Élisée également le découvre lors du départ d’Élie de ce monde :
- Ils[15] (Élisée et Élie) poursuivaient leur chemin en conversant, quand tout à coup un char de feu, attelé de chevaux de feu, les sépara l’un de l’autre, et Élie monta au ciel dans un tourbillon. À cette vue, Élisée s’écria : « Mon père, mon père ! Char et cavalerie d’Israël ». Et il ne le vit plus.
Ce départ n’était pas inéluctable, avant ces événements, Dieu par l’intermédiaire de Jérémie avait essayé de faire revenir le peuple d’Israël dans le droit chemin :
- Oui[16], ainsi parle l’Éternel Cébaot : « Taillez des charpentes, élevez des remblais contre Jérusalem, c’est bien cette ville qui doit être châtiée : tout chez elle est iniquité. Comme une source laisse jaillir ses eaux, ainsi elle laisse jaillir sa perversité ; on n’y entend que violence et oppression, mes yeux n’y voient que souffrances et sévices. Corrige-toi, Jérusalem, sans cela mon âme se détachera de toi, sans cela je ferai de toi une solitude, une terre inhabitée ».
Ces avertissements n’ont pas été écoutés et la colère divine s’est exprimée. Ceci est illustré par le verset suivant du psaume 18 :
- Le lit des fleuves s’est découvert, les fondements de la terre ont été mis à nu, à Ta voix impérieuse, ô Éternel, au souffle du vent de Ta colère.
La rédemption
Mais la destruction de peuple d’Israël n’est pas complète, et la colère divine reste mesurée afin de préserver tout de même son peuple et de laisser à ce dernier une chance de trouver finalement sa voie afin que l’alliance prononcée se réalise enfin de façon définitive. Ainsi quand Jérémie annonce la destruction orchestrée par Nabuchodonosor[17], il annonce en même temps que celle-ci ne sera pas complète :
- Mais[18] même en ces jours-là, dit l’Éternel, Je ne vous anéantirai pas complètement.
En effet le pacte entre Dieu et son peuple ne peut être rompu :
- Ainsi[19] parle le Seigneur : « Si mon pacte avec le jour et la nuit pouvait ne plus subsister, si Je cessais de fixer des lois au ciel et à la terre, alors seulement Je pourrais repousser la postérité de Jacob et de mon serviteur David, en n’y prenant pas de princes pour régner sur les enfants d’Abraham, Isaac et de Jacob, quand je les aurai ramenés de l’exil et pris en pitié. ».
Ainsi, une foi annoncée la destruction qui arrive sur Jérusalem et sur le peuple d’Israël, conformément à ce qu’avaient prédit les différents prophètes qui n’ont malheureusement pas été écoutés, la suite du psaume enchaîne sur la résurrection future du peuple d’Israël avec à sa tête David, le narrateur des psaumes. La encore, le psaume fait écho aux prédictions des prophètes de la dix-huitième génération que sont Jérémie et Ezéchiel. Ainsi les versets suivants du psaume 18 :
- Il étend d’en haut Sa main, me saisit, me retire du sein des grandes eaux ;
- il me délivre de mon puissant ennemi, de mes adversaires trop forts pour moi.
- Ils étaient à l’affût de mes malheurs, mais l’Éternel a été mon appui.
- Il m’a mis au large, m’a sauvé parce qu’Il m’aime.
- Le Seigneur me traite selon ma droiture, Il récompense la pureté de mes mains.
- C’est que je suis fidèle aux voies du Seigneur, jamais je n’ai trahi mon Dieu.
- Toutes Ses lois me sont présentes, Ses statuts, je ne m’en écarte point.
- Attaché à Lui sans réserve, je me suis tenu en garde contre mes fautes.
- Oui, le Seigneur m’a rémunéré selon ma droiture, selon la pureté de mes mains, dont Ses yeux sont témoins.
- Tu Te montres aimant pour qui T’aime, loyal envers l’homme loyal,
- sincère avec les cœurs purs, mais artificieux avec les pervers !
- Oui Tu viens en aide à un peuple humilié, et Tu abaisses les yeux hautains.
Peuvent aisément mis en parallèles avec les prédictions suivantes :
- Voici[20] que des jours viennent, dit l’Éternel, où je susciterai à David un rejeton juste, qui régnera en roi, agira avec sagesse et exercera le droit et la justice dans le pays. En ses jours, Juda sera sauf et Israël habitera en pleine sécurité, et voici le nom qu’on lui donnera : « L’Éternel est mon droit ».
Et également :
- En[21] vérité, un temps arrivera, ainsi s’exprime l’Éternel, où Je ferai revenir mon peuple captif, Israël et Juda, dit l’Éternel, où Je les ramènerai dans le pays que j’ai donné à leurs ancêtres, et ils en prendront possession. […] Mais les enfants de Jacob serviront l’Éternel, leur Dieu, et David, leur roi, que je placerai à leur tête.
- Ne crains donc rien, ô toi, mon serviteur Jacob, dit l’Éternel, ne sois point alarmé, ô Israël ! Car mon secours te fera sortir des régions lointaines et tes descendants de leur pays d’exil. Jacob reviendra et il jouira d’une paix et d’une sécurité que personne ne troublera. Oui Je serai avec toi, dit l’Éternel, pour te prêter assistance. Dussé-je détruire de fond en comble tous les peuples parmi lesquels Je t’aurai dispersé, que toi, Je ne te détruirai pas, Je te frapperai avec mesure, mais n’aurai garde de consommer ta ruine.
Ou encore :
- Voici[22] des jours vont venir, dit l’Éternel, où j’accomplirai la bonne promesse que j’ai faite à la maison d’Israël et à la maison de Juda. En ces jours et à cette époque, Je ferai sortir de David un rejeton juste, qui exercera le droit et la justice dans le pays. En ces jours, Juda sera libéré et Jérusalem vivra en sécurité, et voici le nom dont on la désignera : « l’Éternel est notre droit ! »
- Ainsi, en effet, parle l’Éternel : « Jamais il ne manquera à David, un descendant pour s’asseoir sur le trône de la maison d’Israël. De même, les prêtres lévites ne cesseront d’avoir devant moi des descendants pour offrir des holocaustes, faire fumer des oblations et pourvoir aux sacrifices en tout temps. »
- La parole de l’Éternel fut adressée à Jérémie en ces termes : « Ainsi parle le Seigneur : Si vous pouvez rompre mon pacte avec le jour et mon pacte avec la nuit, empêcher le jour et la nuit d’apparaître en leur temps, alors aussi pourra être rompu mon pacte avec David, pour qu’il n’ait plus de fils occupant son trône, ainsi que mon pacte avec les lévites, les prêtres, mes ministres. L’armée céleste ne saurait être dénombrée, ni mesuré le sable de la mer : ainsi je multiplierai la postérité de mon serviteur David et les lévites attachés à mon service. »
Également :
- Oui[23], ainsi parle le Seigneur Dieu, Me voici Moi-même ! J’aurai soin de mes brebis et Je les passerai en revue. Comme un pasteur inspecte son troupeau, le jour où il est au milieu de ses brebis en désarroi, ainsi j’inspecterai mes brebis et les retirerai de tous les lieux où elles se sont dispersées en un jour de nuée et de brume. Je les ferai sortir du milieu des nations, Je les rassemblerai des contrées et Je les ramènerai sur leur sol ; je les ferai paître sur les montagnes d’Israël, dans les ravins et dans toutes les localités habitables du pays. […] J’établirai sur elles (les brebis) un seul pasteur, qui les paîtra, Mon serviteur David : c’est lui qui les paîtra, c’est lui qui sera leur pasteur. Et Moi, l’Éternel, Je serai leur Dieu, tandis que David, mon serviteur sera prince au milieu d’elles : Moi l’Éternel Je le dis.
Ainsi que le passage suivant qui instaure David comme le futur pasteur d’Israël avant l’évocation de la fidélité aux lois et statuts, désignant ainsi ce dernier comme garant implicite de celles-ci :
- Ainsi[24] parle l’Éternel Dieu : « Voici, Je vais prendre les enfants d’Israël d’entre les nations où ils sont allés, Je les rassemblerai de toutes parts et Je les conduirai sur leur territoire. Je les constituerai en nation unie dans le pays, sur les montagnes d’Israël, un seul roi sera le roi d’eux tous : ils ne formeront plus une nation double et ils ne seront plus, plus jamais, fractionnés en deux royaumes. Ils ne se souilleront plus par leurs idoles abjectes, par leurs turpitudes, par tous leurs forfaits ; Je les tirerai de toutes les demeures où ils ont péché, et Je les purifierai : alors ils seront pour moi un peuple et moi, Je serai pour eux un Dieu. Mon serviteur David régnera sur eux, il n’y aura qu’un pasteur pour eux tous ; ils suivront mes lois, ils garderont mes statuts et s’y conformeront » ;
C’est à travers ces événements futurs que David peut retrouver de l’espoir alors que son peuple vit à travers la destruction du premier Temple, peut-être l’événement le plus tragique de la longue nuit qu’il traverse, car celui concerne directement l’essence divine.
C’est ce futur qui apporte un peu de lumière au plus profond des ténèbres de la longue nuit que subit le peuple d’Israël. C’est ce qu’exprime-la encore David dans la suite du psaume :
- Oui, Tu fais briller ma lumière ! l’Éternel mon Dieu, illumine mes ténèbres.
- Soutenu par lui, j’attaque un bataillon ; grâce à mon Dieu, j’escalade à un rempart.
- Dieu puissant ! Parfaite est Sa voie ; la parole du Seigneur est infaillible, Il est le bouclier de quiconque espère en lui.
- Qui est Dieu, hormis l’Éternel ? Qui est un rocher tutélaire, si ce n’est notre Dieu ?
Cette génération fait partie de la 1ère garde de la nuit (générations 1 à 49).
Elle est donc associée à une malédiction du Lévitique (malédictions 1 à 49).
Dans ce dernier passage, David rappelle encore l’image du rocher associé à Dieu. Ce rocher qui permet d’échapper aux turbulences de ce monde ou plutôt à la marche inexorable du temps réel, Dieu l’a installé sur Jérusalem avant que la destruction ait lieu afin d’assurer à son peuple une ultime protection qui l’assurera de pouvoir revenir un jour sur sa terre à Jérusalem qui du fait de ce rocher divin est assurée de l’Éternité:
- Mais[25] ainsi a parlé le Seigneur, l’Éternel : « Voici, Je vais, dans Sion, ériger une pierre de fondation, une pierre éprouvée, une précieuse pierre d’angle solidement fixée ; quiconque s’y appuiera ne sera pas réduit à fuir. J’emploierai le droit comme cordeau et la justice comme fil à plomb : la grêle balaiera l’abri de la fraude et les eaux entraîneront son refuge ».
Rappelons que Babylone n’eut pas la même chance, sa destruction fut définitive, Dieu lui refusant tout salut, en ne la dotant pas comme Jérusalem de son rocher :
- Mais[26] je rendrai à Babel (Babylone) et à tous les habitants de la Chaldée tout le mal qu’ils ont fait à Sion, Je leur rendrai sous vos yeux, dit le Seigneur. Voici, c’est à toi que J’en ai, ô montagne de destruction, dit le Seigneur, toi qui as causé la ruine de toute la terre. J’étendrai ma main contre toi, je te ferai rouler du haut des rochers et te changerai en un mot calciné. On ne tirera de toi ni pierre d’angle ni pierre de fondation ; mais tu seras réduite à l’état de ruine éternelle, dit le Seigneur.
David conclut son psaume en évoquant les temps messianiques où le peuple d’Israël aidé par Dieu viendra à bout de ses ennemis comme l’annonçait déjà le titre du psaume.
Cette génération voit la victoire de Nabuchodonosor sur Jérusalem qui s’accompagne de la destruction de Jérusalem et des villes du royaume de Juda ainsi que la déportation de la majorité du peuple d’Israël.
La génération 18 de la nuit est sous l’emprise de la malédiction 38 du Lévitique :
- (et) vos villes seront mises en ruines,
Paul David
[1] Voir II SAMUEL Chapitre 22
[2] II SAMUEL Chapitre 22, verset 7 et aussi Psaume 18, verset 7
[3] II ROIS Chapitre 25, versets 1 à 15
[4] JEREMIE Chapitre 4, versets 3 à 8
[5] JEREMIE Chapitre 5, versets 14 à 17
[6] ISAIE Chapitre 5, versets 24 et 25
[7] JEREMIE Chapitre 4, versets 22 à 27
[8] ISAIE Chapitre 28, verset 17
[9] JEREMIE Chapitre 6, versets 6 à 8
[10] EZECHIEL Chapitre 1
[11] Voir EZECHIEL, Chapitres 2 à 7
[12] EZECHIEL Chapitre 7, versets 20 à 22
[13] EZECHIEL Chapitre 9, versets 1 à 3
[14] EZECHIEL Chapitre 10
[15] II ROIS Chapitre 2, versets 11 et 12
[16] JEREMIE Chapitre 6, versets 6 à 8
[17] Voir JEREMIE Chapitre 5, versets 14 à 17 que nous avons déjà cité plus haut pour illustrer le même psaume.
[18] JEREMIE Chapitre 5, verset 18
[19] JEREMIE Chapitre 33, versets 25 et 26
[20] JEREMIE Chapitre 23, versets 5 et 6
[21] JEREMIE Chapitre 30, versets 3 puis 9 à 11
[22] JEREMIE Chapitre 33, versets 14 à 22
[23] EZECHIEL Chapitre 34, versets 11 à 13 puis 23 et 24
[24] EZECHIEL Chapitre 37, versets 21 à 28
[25] ISAIE Chapitre 28, versets 16 et 17
[26] JEREMIE Chapitre 51, versets 24 à 26