Le 19 mars 2012, la haine antisémite s’abattait une nouvelle fois en France à Toulouse à l’école juive Ozar Hatorah.

Parmi les 4 victimes 3 enfants.

Dans cet article, je ne citerai pas le nom du tueur, car si un devoir de mémoire doit être fait c’est vis-à-vis des victimes que celui-ci est nécessaire. Le tueur, lui, ne le mérite aucunement.

Pourtant c’est ce que font de nombreux intellectuels aujourd’hui essayant de trouver des justifications à l’injustifiable.

Ainsi Libération dans son article du 4 octobre 2017[1] n’hésite pas à diffuser le testament du tueur ainsi que les justifications de ses proches. Les victimes elles, qui ne désiraient que le bien de leur prochain, quelle que soit sa croyance, n’ont évidemment pas le droit à l’analyse du journaliste.

Libération va même jusqu’à comparer le « sacrifice » du tueur à celui d’un poilu de la guerre de 14-18. Le nom de ce poilu, Normalien, est évidemment choisi avec malice puisqu’il se nomme Hertz et avait déclaré pour justifier de se porter volontaire pour les premières lignes : « Comme Juif, comme socialiste, comme sociologue, je devais faire plus »

Cette comparaison, même si dans l’artifice de la thèse et de l’antithèse, est tentée d’être contrebalancée par le journaliste n’est pas admissible.

Quand les poilus combattaient, les ennemis qu’ils essayaient de tuer étaient également armés et avaient également l’intention de les tuer. Les civils n’étaient pas la cible.

De plus, si la propagande guerrière faisait du boche un ennemi, cette haine n’englobait pas sa descendance. Les poilus se sacrifiaient car ils pensaient que la guerre de 14 serait la « der des ders » et que leurs enfants et les enfants de leurs ennemis du jour cohabiteraient dans une Europe en paix.

Cela était l’espérance des guerriers de la Première Guerre mondiale.

La deuxième guerre mondiale n’avait pas le même esprit, au moins dans le camp allemand. Car là, pour les nazis, il s’agissait de tuer l’ennemi, mais également aussi d’assurer à la descendance des vainqueurs de ne pas cohabiter avec la descendance des ennemis désignés.

C’était déjà la volonté des auteurs des pogroms du début du XXe siècle.

L’illustration du Pogrom de Białostock en 1906 par Henryk Nowodorski pourrait quasiment servir d’illustration à un des assassinats du tueur de Toulouse.

Ceci venant confirmer que le tueur de Toulouse au mieux ne peut être comparé qu’aux sbires des armées d’extermination.

Dans les camps nazis, certaines pseudo-expériences médicales consistaient à rendre stérile les femmes en bombardant leurs ovaires par des rayons X. C’est-à-dire que plus que la génération de la Shoah, les nazis voulaient détruire les générations du futur dans l’œuf.

Quand le tueur de Toulouse s’en prend délibérément à une école et vise délibérément des enfants il agit de même, il veut tuer par avance la génération future. Il veut s’assurer que le monde futur sera musulman, sans mécréants, sans juifs.

Le tueur de Toulouse n’a pas agi comme le poilu de la guerre de 14, comme le poilu Hertz, qui combattait en étant persuadé de se sacrifier pour une paix future. Il a agi comme les Einsatzgruppen qui menaient eux une guerre d’extermination où la paix future devait être assurée par la non-survivance des ennemis désignés, leur extinction définitive, l’absence de leur descendance dans le monde futur.

Cette dernière comparaison n’est pas abusive, car de nombreux volontaires musulmans ont formé des divisions SS musulmanes. 1 632 de ces volontaires musulmans sont même rentrés dans les rangs de Einsatzgruppen D[2]. Le tueur de Toulouse en est l’héritier, mais en aucun cas il ne peut revendiquer l’héritage des poilus.

Trouver des excuses au tueur de Toulouse, c’est alors aussi défendre le tueur de Marseille qui vient de tuer deux « mécréantes », Laura et Mauranne, le 1er octobre, 3 jours avant l’article de libération.

Car là encore le tueur a choisi des femmes jeunes et les a tuées avant « qu’elles ne se reproduisent », avant qu’elles « ne polluent » la génération future en donnant naissance à de futurs mécréants.

En Israël aussi, les Kamikazes, quand ils le peuvent préfèrent se faire exploser avec femmes et enfants.

Il serait temps que les Journalistes s’intéressent plus aux victimes qu’à leurs tueurs.

La vision du futur du tueur de Toulouse n’a aucun intérêt.

Celle des victimes est de loin préférable. Si malheureusement elles n’ont pu l’exprimer, on peut penser que leur vision du monde futur est à rapprocher de celle laissée par Anne Frank.

Un futur de cohabitation sans haine.

Paul David.

[1] http://www.liberation.fr/france/2017/10/04/du-poilu-hertz-a-merah-une-radicalisation-en-famille_1600978

[2] https://147thgeneration.net/index.php/2016/12/01/islam-et-nazisme-3-divisions-ss-et-einsatzgruppen/