La France vient d’officialiser ce 24 novembre l’étiquetage des produits afin que les consommateurs sachent quand un produit provient de « territoires occupés ». Ceci inclut également Jérusalem Est.

Rappelons tout d’abord que les Juifs sont largement majoritaires à Jérusalem depuis la moitié du 19e siècle cela bien avant l’éclosion du mouvement sioniste. Ainsi en 1840[1], la population juive de Jérusalem dépasse la population musulmane et la population chrétienne (sur un total de 13000 habitants, 5000 sont juifs, 4650 sont musulmans et 3350 sont chrétiens). La présence musulmane à Jérusalem à cette époque était principalement due aux pèlerinages chrétiens et juifs qui assuraient leur subsistance soit directement par les taxes perçues soit indirectement par l’activité générée. À cette époque toute la population de Jérusalem est concentrée entre les murs. Il faudra attendre 1855 pour que Montefiore crée le premier quartier sur un terrain hors des murailles (grâce au legs de Judah Touro en faveur de Montefiore pour son action en Terre sainte).

Au moment[2] de la conquête britannique, en 1917, il n’y a que trois cents familles arabes hors les murs de Jérusalem. Un recensement de 1905 n’en relevait que cent soixante. En 1912, La population totale de Jérusalem comporte 45 000 juifs pour 12 000 musulmans.

Le fait de vouloir imposer Jérusalem Est comme capitale d’un hypothétique état Palestinien n’a qu’un but : empêcher la réunification de Jérusalem qui serait fatale aux théologies chrétienne et musulmane.

Pour en revenir à l’étiquetage, rappelons que toutes les armes possibles et imaginables sont utilisées par les nations pour empêcher les Juifs de vivre l’amour de leur terre comme le montre les incendies criminels qui ravagent depuis quelques jours les forets israéliennes.

Le boycott préconisé par BDS en fait partie.

Il y a déjà quelques années des supermarchés avaient retiré de leur rayons des fraises estampillées Israël. Il s’agissait en fait de fraises cultivées en territoire palestinien par des palestiniens pour le compte des palestiniens que des israéliens soucieux de paix avait aidé à commercialiser en Europe …

De même le boycott de machines à sodas a obligé le déménagement d’usines installées en « territoires occupés » vers le territoire israélien « reconnu » mettant ainsi de nombreux palestiniens au chômage. Mais cela est vraisemblablement la volonté des boycotteurs : empêcher tout ce qui peut rapprocher Israéliens et Palestiniens.

Dans cette logique il faudrait aussi boycotter les voitures fabriquées dans l’usine Toyota de Valenciennes, il est en effet inadmissible que le Japon occupe des territoires français …

La volonté de BDS par cette action validée aujourd’hui par le gouvernement français est de marquer ainsi d’infamie les produits israéliens, y compris ceux fabriqués dans les frontières de 1967.

L’Europe en suivant ce mouvement marque sa décadence, car hors de l’Europe l’origine « Israël » est un signe de qualité. Et ce fut d’ailleurs le cas en Europe lorsque celle-ci éblouissait le monde, en particulier sous le règne de Charlemagne.

Sous le règne de Charlemagne les Juifs sont respectés et d’ailleurs les noms Juifs et références bibliques sont à la mode :

  • Charlemagne[3] y (à l’Académie du Palais) est couramment appelé David, […] ; Eginhard, le futur biographe de Charlemagne, en raison de son intérêt pour les arts, Beseleel (autre acteur de choix de l’ancien Testament)…

Le respect qu’inspirait l’Europe avait d’ailleurs permis à une ambassade envoyée par Charlemagne au Calife Haroun al-Rashid de faire  que les pèlerins chrétiens puissent se rendent à Jérusalem en sécurité.

A cette époque tout ce qui provenait de terre sainte était précieux en Europe comme le démontre cette anecdote :

  • Le petit récit[4], délicieux exemple de l’humour médiéval, méritéd’être conté brièvement : Charlemagne voulut guérir un de ses évêques de sa cupidité pour des objets rares et précieux. Il ordonna à un marchand juif, que ses voyages d’affaires menaient souvent en Terre Sainte d’où il ramenait en Europe des objets rares et précieux, de tromper cet évêque et de l’exposer à la dérision.
  • Notre Juif prit une souris domestique qu’il parfuma, et la montra au dit évêque, prétendant avoir trouvé en Judée cet animal jamais vu auparavant. Immédiatement, l’évêque voulut acquérir cet objet si précieux et lui en offrit trois livres d’argent. (s’ensuit une longue négociation aboutissant à l’acquisition de la souris pour l’évêque pour une somme fabuleuse)… Il (le Juif) apporte à Charlemagne le prix de vente et lui raconte en détail toute la scène. (Charlemagne lors d’une réunion avec les évêques ridiculise alors l’acheteur que se repend de son attitude).
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Les boycotteurs d’Israël pensent qu’en marquant un produit par un équivalent de « made in Israël » celui-ci sera marqué du sceau d’infamie. Cela est bien le contraire.

La mention « made in Israël » ou tout équivalent est la meilleure des « appellations d’origine protégée » comme c’était déjà le cas au temps de Charlemagne et comme cela le sera en Europe si un jour elle retrouve sa grandeur perdue et renonce à son aveuglement envers l’État Juif.

Pour plus d’infos sur différents points ici évoqués:

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Sur Charlemagne et ses rapports avec les Juifs:
Paume 87:
Charlemagne

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Sur Jérusalem au milieu du XIXe siècle:
Paume 138:
Renaissance de Jérusalem, ville juive.

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Sur Jérusalem au début du XXe siècle:
Paume 142:
La Déflagration.

Paul David


[1] D’après Renée Neher-Bernheim : « Jérusalem, trois millénaires d’histoire ». (p 142, 143).

[2] Renée Neher-Bernheim : « Jérusalem, trois millénaires d’histoire ». (p. 156 et 168).

[3] Robert Folz : « Le couronnement impérial de Charlemagne ».  Chapitre : « La renaissance carolingienne» (p. 97).

[4] Bernhard Blumenkranz : « Juifs et Chrétiens dans le monde occidental 430-1096 ». Chapitre : « La vie économique : profession des Juifs ou professions juives» (p. 16).