Résumé:

Cette génération est celle des années 430 avant JC à 410 avant JC.

Suivant notre comptage, cette génération est la génération 26 associée au psaume 26. C’est dans ce psaume 26 que nous retrouvons donc une illustration des faits de cette génération.

L’action de Néhémie s’achève à cette génération.

Néhémie rétablit le peuple dans la loi de Dieu en particulier en redéfinissant les règles liées au Sabbat et en imposant que les enfants du peuple d’Israël ne s’unissent qu’à des fils et des filles d’Israël. Non pas pour des soucis de pureté raciale mais pour éviter de sombrer une nouvelle fois dans le non-respect des lois qui serait la conséquence inévitable d’une union avec un homme ou une femme ne les respectant pas conjointement.

Ayant été obligé de s’absenter de la terre d’Israël pour retourner auprès du roi Artaxerxés, Néhémie à son retour dénote certains dysfonctionnements auxquels il remédie, puis fait un bilan de son action auprès de Dieu.

Développement:

Des lois plus strictes

L’action de Néhémie s’achève à cette génération. Les textes relatifs à ce personnage biblique important, lié à la renaissance du peuple juif sur sa terre après les exils babyloniens et perses, sont relativement imprécis sur les dates correspondantes à ses différentes actions ainsi que celles des personnages connexes comme Ezra, voire se contredisent. Toutefois l’action décrite est nécessairement une action longue qui s’est écoulée sur un laps de temps couvrant plusieurs générations.

Néhémie rétablit le peuple dans la loi de Dieu en particulier en redéfinissant les règles liées au Sabbat et en imposant que les enfants du peuple d’Israël ne s’unissent qu’à des fils et des filles d’Israël. Non pas pour des soucis de pureté raciale mais pour éviter de sombrer une nouvelle fois dans le non-respect des lois qui serait la conséquence inévitable d’une union avec un homme ou une femme ne les respectant pas conjointement:

  • Et[1] le reste du peuple, les prêtres, les Lévites, les portiers, les chanteurs, les serviteurs, tous ceux qui s’étaient séparés des populations des pays pour se rallier à la Loi de Dieu, leurs femmes, leurs fils, leurs filles et tous ceux qui étaient capables de comprendre, se joignirent à leurs frères, les personnages notables, et s’engagèrent par un serment solennel à suivre la Loi de Dieu, qui avait été donnée par l’organe de Moïse, serviteur de Dieu, à observer et à pratiquer tous les commandements de l’Éternel, notre Seigneur, ses statuts et ses ordonnances ; à ne pas marier nos filles avec les populations païennes du pays et à ne pas faire épouser leurs filles par nos fils, et, au cas où les populations du pays viendraient débiter des marchandises et des denrées quelconques le jour du Sabbat, à ne rien leur acheter ce jour ni les autres jours consacrés ; à laisser, la septième année, chômer la terre et périmer toute créance. De plus, nous nous soumîmes à l’obligation de nous imposer, chaque année un tiers de sicle pour le service du Temple de notre Dieu, pour le pain de proposition, l’obligation perpétuelle et l’holocauste perpétuel des Sabbats, des néoménies et autres solennités, les offrandes sacrées, les expiatoires destinés à faire propitiation en faveur d’Israël ; et tous les travaux de la maison de notre Dieu.

Néhémie à l’affut

Ayant été obligé de s’absenter de la terre d’Israël pour retourner auprès du roi Artaxerxés, Néhémie à son retour dénote certains dysfonctionnements auxquels il remédie, puis fait un bilan de son action auprès de Dieu:

  • En[2] ce temps-là, on lut dans le livre de Moïse en présence du peuple, et l’on y trouva écrit que ni Ammonite ni Moabite ne seraient jamais admis dans l’assemblée de Dieu ; pour n’avoir pas offert le pain et l’eau aux enfants d’Israël et pour avoir stipendié contre eux Balaam, à l’effet de les maudire, malédiction que notre Dieu transforma en bénédiction. Lorsqu’on eut entendu la Loi, on élimina tout élément hétérogène. Avant cela, Elyachib, le prêtre, qui occupait une salle de la maison de notre Dieu et qui était parent de Tobia, avait agencé pour celui-ci une grande salle, où l’on déposait précédemment les oblations, l’encens, les ustensiles, ainsi que la dîme du blé, du moût et de l’huile, redevance régulière des Lévites, des chanteurs et des portiers, et le tribut des prêtres. Pendant que tout cela se passait, j’étais absent de Jérusalem ; car la trente-deuxième année d’Artachasta, roi de Babylone, j’étais retourné auprès du roi. Au bout d’un certain temps,
    • Vraisemblablement plusieurs années afin que les événements précédemment cités aient eu le temps de se dérouler.
  • je sollicitai un nouveau congé du roi, et je revins à Jérusalem. Alors je me rendis compte de la mauvaise action qu’avait commise Elyachib au profit de Tobia, en lui agençant une salle dans le parvis de la maison de Dieu. Cela me déplut beaucoup, et je fis jeter hors de la salle les ustensiles de ménage de Tobia. Sur mon ordre, on purifia les salles, et j’y fis réintégrer les vases de la maison de Dieu, les oblations et l’encens. J’appris également que les redevances des Lévites n’étaient pas acquittées, et que les Lévites et chanteurs, chargés du service, s’étaient enfuis chacun vers son champ. J’adressai des remontrances aux chefs et leur dis : « Pourquoi le Temple de Dieu est-il déserté ? » Et je recueillis les fuyards et les rendis à leurs fonctions. Tout Juda apporta la dîme du blé du moût et de l’huile dans les dépôts. Et je plaçai à la direction de ces dépôts Chélémia, le prêtre, Cadok, le scribe, et Pédaïa, un des Lévites, en leur adjoignant Hanan, fils de Zaccour, fils de Malania, car ils étaient intégrés comme intègres. À eux, fut confié le soin de la répartition entre leur frère.
  • Tiens-moi compte de cela, mon Dieu, et n’efface pas le souvenir des services que j’ai rendus à la maison de Dieu et à son fonctionnement !

Cette action, et sa revendication par Néhémie, illustrent bien la teneur globale du psaume lié à cette génération que nous rappelons dans son intégralité ci-après:

  1. De David. Rends-moi justice, Seigneur, car j’ai marché, moi, dans mon intégrité, et en l’Éternel j’ai mis confiance sans broncher.
  2. Scrute-moi, Éternel, mets-moi à l’épreuve, sonde mes reins et mon cœur.
  3. Car ta bonté est devant mes yeux, et je ne fais que marcher dans Ta vérité.
  4. Je ne prends point place avec des gens faux, je ne fraye point avec les hypocrites.
  5. Je hais le clan des malfaiteurs, et avec les méchants je ne siège point.
  6. Je me lave les mains en état de pureté : puissé-je faire le tour, ô Seigneur, de ton autel,
  7. pour faire entendre des accents de reconnaissance, et proclamer toutes tes merveilles !
  8. Seigneur, j’aime le séjour de ta maison, et le lieu où réside Ta gloire.
  9. N’enveloppe pas mon âme dans la ruine des méchants, ni ma vie dans celle des gens sanguinaires,
  10. dont les mains sont chargées d’infamie, et la droite se remplit de dons corrupteurs ;
  11. alors que moi, je marche dans mon intégrité : délivre-moi et sois-moi propice !
  12. Mon pied foule un chemin tout droit : dans les assemblées, je veux bénir le Seigneur.

Autre action du même ordre et renforçant la teneur du psaume:

  • À[3] la même époque (de la citation précédente), je vis en Juda des gens qui foulaient des pressoirs le jour du Sabbat et qui transportaient, à dos d’âne, des charges de blé et aussi du vin, des raisins, des figues et toute autre denrée pour les introduire à Jérusalem le jour du Sabbat ; et je les admonestai le jour où ils procédaient à la vente des comestibles. Les Tyriens s’étaient établis dans la ville, qui apportaient du poisson et d’autres marchandises et qui les débitaient, le Sabbat, aux Judéens dans Jérusalem même. Je fis des reproches aux nobles de Juda et leur dis : « Comment pouvez-vous commettre une si mauvaise action, de profaner le Sabbat ? N’est-ce pas ainsi qu’ont agi vos pères, de telle sorte que notre Dieu a fait fondre tous ces désastres sur nous et cette ville ? Et vous, vous augmentez encore la colère contre Israël, en profanant le Sabbat? »
  • Dès que les portes de Jérusalem commençaient à s’assombrir, la veille du Sabbat, je donnai ordre d’en fermer les battants et de ne les rouvrir que le Sabbat une fois passé. Je postai aussi quelques-unes de mes gens près des portes pour empêcher qu’aucune charge ne fût introduite le jour du Sabbat. Les marchands et les débitants de toute espèce passèrent donc la nuit en dehors de Jérusalem, une ou deux fois. Mais je leur donnai un avertissement et leur dis : « Pourquoi vous tenez-vous, la nuit, devant la muraille ? Si vous recommencez, je vous repousserai par la force. » À partir de ce moment, ils ne vinrent plus le Sabbat. Je recommandai aussi aux Lévites de se mettre en état de pureté et de venir garder les portes pour sanctifier le jour du Sabbat : cela aussi, tiens-m’en compte, ô mon Dieu, et protège-moi selon l’abondance de ta grâce !

Et également (toutefois pour ce dernier exemple, il semble que le texte attribue à Néhémie des événements qui se sont déroulés à la génération suivante sous l’action d’Ezra) :

  • En[5] ces temps-là aussi, je vis les Judéens qui avaient épousé des femmes d’Ashdod, d’Amon et de Moab. La moitié de leurs enfants parlaient la langue d’Ashdod ; ils ne savaient point parler le Judéen, mais se servaient de l’idiome de tel ou tel autre peuple. Je les pris à partie, les menaçais de malédictions, en frappais quelques-uns, leur arrachais les cheveux ; et je les adjurais au nom de Dieu : « Ne donnez pas, leur dis-je, vos filles à leurs fils et ne prenez pas de leurs filles comme épouses pour vos fils et pour vous ! N’est-ce pas en cela que Salomon, roi d’Israël, a failli, lui qui n’avait point son pareil parmi les rois des grandes nations, qui était aimé de son Dieu, et qui avait été, par lui, établi roi de tout Israël ? Pourtant les femmes étrangères l’entraînèrent au péché ! Quant à vous, n’est-ce pas une chose inouïe que vous commettiez ce grand méfait de vous montrer infidèles envers notre Dieu, en épousant des femmes étrangères ? » Même un des fils de Joïada, fils d’Elyachib (ce détail montre qu’un grand laps de temps s’est écoulé depuis le départ de Néhémie pour Babylone, puisqu’à cette époque Elyachib occupait les fonctions de prêtre et que là on évoque le mariage de son petit-fils), était devenu le gendre de Sanballat, le Horonite : je le chassai de ma présence. Mon Dieu, tiens-leur compte de cette profanation du pontificat et du pacte imposé aux prêtres et aux Lévites ! Je les purifiai ainsi de tout élément étranger, et j’établis des sections pour les prêtres et le Lévites, assignant du bois et des époques déterminées et pour les prémices, Mon Dieu, veuille m’en garder le souvenir pour mon bonheur!

Cette génération fait partie de la 1ère garde de la nuit (générations 1 à 49).
Elle est donc associée à une malédiction du Lévitique (malédictions 1 à 49).

Cette génération qui voit le Temple de Jérusalem reprendre progressivement sa place marque également la fin d’un autre temple, celui d’Éléphantine. Cette ville, en fait, il s’agit d’une île, se trouve dans la haute Égypte à proximité de l’actuel Assouan à la frontière de l’Égypte de l’époque et de la Nubie (Éthiopie). L’Égypte est sous domination perse depuis la conquête de Cambyse en -525. C’est là que vivait une importante communauté juive dont les origines sont peut-être dues à la chute de la Samarie ou de celle du royaume de Juda ou à la conjonction de ces deux événements.

Nous avons en tout état de cause une trace de l’émigration des survivants de Jérusalem vers l’Egypte à l’époque de la destruction du premier Temple par le récit de Jérémie. En particulier, nous avons la présente mise en garde qui est faite à ceux qui sont tentés par l’aventure Égyptienne afin d’échapper au joug imposé par Nabuchodonosor:

  • Si[6] vous continuez (Jérémie adresse ce message divin aux survivants de Juda épargnés par Nabuchodonosor) à demeurer dans ce pays, Je vous y édifierai et ne vous détruirai pas, Je vous y implanterai et ne vous en déracinerai plus ; car J’ai regret au mal que Je vous ai fait. Ne redoutez pas le roi de Babylone, devant qui vous tremblez ; non, ne le redoutez pas, dit l’Éternel, car Je serai avec vous pour vous secourir et vous sauver de ses mains. J’attirerai sur vous sa compassion, il aura pitié de vous, et il vous rétablira sur votre territoire. Mais si vous dites : « Nous ne voulons pas rester dans ce pays-ci, » en refusant d’écouter la voix de l’Éternel, votre Dieu, si vous dites : « Non pas ! Mais nous allons nous rendre en Égypte, où nous ne verrons plus de combats ni n’entendrons plus le son de la trompette ni ne souffrirons du manque de pain, et là nous nous établirons, » eh bien donc ! Écoutez la parole de l’Éternel, ô survivants de Juda ! Ainsi parle l’Éternel Cébaot, Dieu d’Israël : Si réellement vous vous obstinez à vous rendre en Égypte, si vous y entrez pour y séjourner, il arrivera que le glaive dont vous avez peur vous y atteindra, dans ce pays d’Égypte, et la famine, objet de vos inquiétudes, elle s’attachera à vous dans cette Égypte et vous y périrez. Et tous les hommes qui se seront obstinés à pénétrer en Égypte pour y séjourner, ils deviendront la proie de l’épée, de la famine et de la peste, de sorte que personne parmi eux n’y échappera et ne se soustraira au malheur que Je ferai fondre sur eux. Car ainsi parle l’Éternel Cébaot, Dieu d’Israël : De même que ma colère et mon indignation se sont déversées sur les habitants de Jérusalem, de même mon courroux se déversera sur vous quand vous pénétrerez en Égypte. Vous deviendrez un objet d’imprécation, de stupeur, de malédiction et d’opprobre, et ne reverrez plus ce lieu-ci. L’Éternel vous le dit, ô survivants de Juda : N’allez pas en Égypte. Sachez bien que Je vous avertis solennellement en ce jour.

Jérémie ne sera pas écouté et nombreux sont ceux qui essaieront de trouver refuge en Égypte. La prophétie de Jérémie se réalisa dans un premier temps par la victoire de Nabuchodonosor sur le pharaon Neko en -605.

Toutefois, on peut penser que les juifs qui s’étaient établis à Éléphantine aux limites de l’Égypte furent épargnés.

Ils continuèrent donc leur culte envers l’Éternel mais en lui associant d’autres divinités, en particulier à la « Reine des Cieux » évoquée elle aussi dans Jérémie (après que Jérémie ait une fois de plus mis en garde contre une fuite en Égypte) :

  • Mais[7] voici ce que répondirent à Jérémie tous ces hommes qui savaient que leurs épouses encensaient des dieux étrangers, toutes les femmes qui étaient présentes en grande foule, ainsi que la population entière établie dans le pays d’Égypte, à Patros : « La communication que tu nous fais au nom de l’Éternel, nous ne l’accueillons pas de ta part. Mais, au contraire, nous sommes résolus à faire tout ce que nos lèvres ont proféré : brûler de l’encens à la reine des cieux, répandre des libations en son honneur, comme nous l’avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos princes, dans les villes de Juda et les rues de Jérusalem ; car alors nous mangions du pain à satiété, nous vivions heureux et ne connaissions pas de revers. Mais du jour où nous avons cessé de brûler de l’encens à la Reine des cieux et de lui offrir des libations, nous avons manqué de tout, et nous avons été décimés par le glaive et la famine. Et lorsque nous brûlons de l’encens à la Reine des cieux et répandons des libations en son honneur, est-ce donc à l’insu de nos époux que nous lui confectionnons des gâteaux pour la traiter en divinité et que nous lui faisons des libations ? »

Les juifs d’Éléphantine vont édifier un temple qui va artificiellement prendre la relève du Temple de Jérusalem détruit par Nabuchodonosor avec toutefois quelques entorses par rapport aux lois de la Torah :

  • Il[8] s’agit en effet non pas d’une maison de prières, comme le seront plus tard les synagogues en Terre d’Israël et dans la Diaspora, mais d’un authentique temple, qui avait ses prêtres, auquel on payait la dîme et où l’on pratiquait le culte selon les principes bibliques, avec holocaustes, oblations et encensement, comme à Jérusalem. C’est donc un de ces « hauts lieux » que la réforme deutéronomique condamne et entend éliminer.
  • Pendant que leurs compatriotes de Juda étaient en exil et jusqu’à la reconstruction du Temple de Jérusalem après leur retour de Babylone, donc entre 587 et 515 avant notre ère, le sanctuaire d’Éléphantine était le seul lieu où le culte sacrificiel juif continuait à fonctionner. Il a, en quelque sorte, pris la relève de Jérusalem. Après l’inauguration du Second Temple en 515, son existence ne peut plus se justifier du point de vue de l’« establishment » postexilique. Elle n’est d’ailleurs pas la seule marque de la « déviation » des juifs d’Éléphantine.
  • En effet, les membres de la colonie pratiquent un judaïsme qui à plusieurs égards s’écarte des principes consacrés par la réforme de Josias et adoptés ensuite par les bâtisseurs de l’entité juive après le retour de la captivité de Babylone.

De fait[9], l’auteur de la citation précédente montre que les juifs d’Eléphantine sont fidèles au Dieu d’Israël mais également à d’autres divinités comparables à celle évoquée précédemment dans le livre de Jérémie, à savoir la Reine des cieux. L’auteur montrera que les juifs nouvellement installés à Jérusalem essaieront en vain de faire revenir les juifs d’Eléphantine à une plus grande orthodoxie. Malheureusement, l’expérience égyptienne touche à sa fin, en immolant des agneaux, les juifs d’Eléphantine s’opposent frontalement au culte concurrent qui sanctifie le dieu bélier Khnoum. En -410, une rébellion nationaliste s’en prend également aux intérêts des juifs d’Eléphantine et amènera à la destruction de leur temple.

Ceci n’est qu’une étape dans la destruction de la communauté d’Eléphantine qui disparaîtra définitivement lors de la prochaine génération.

Nous retrouvons un des derniers soubresauts de cette communauté dans la demande de secours faite par celle-ci aux fils de Sinouballit qui n’est autre que le Sanballat, satrape (gouverneur) de Samarie, évoqué dans le livre de Néhémie ainsi qu’à Bagôhî, gouverneur civil de Judée:

  • À[10] notre Seigneur Bagôhî, gouverneur de Judée, tes serviteurs Yédanyah et ses collègues, les prêtres d’Eléphantine la forteresse. Le salut de notre Seigneur, que le Dieu du ciel l’accorde en tout temps ! Qu’il te mette en faveur devant le roi Darius (Darius II) et les membres de la maison royale ! Qu’il te donne une longue vie ! Sois heureux et prospère en tout temps ! Maintenant, ton serviteur Yédanyah et ses collègues parlent ainsi : « Au mois de Tammouz, l’an 14 du roi Darius (- 410), lorsque Arshama partit et alla auprès du roi, les prêtres de Khnoub (Khnoum), le dieu qui est à Eléphantine la forteresse, donnèrent de l’argent et des biens à Vidranga, le gouverneur qui était ici : « le sanctuaire de YHW (les juifs d’Eléphantine utilisaient pour le nom de Dieu uniquement trois des lettres du tétragramme) le Dieu qui est à Éléphantine la forteresse, qu’on le détruise ! » Ensuite ce vaurien de Vidranga envoya une lettre à Nafaïna son fils, qui était chef de garnison à Syène la forteresse (autre nom d’Eléphantine), en disant : « Le sanctuaire de YHW le Dieu qui est à Eléphantine la forteresse, qu’on le détruise ! » Ensuite, ledit Nafaïna conduisit les Égyptiens avec d’autres militaires ; ils vinrent dans la forteresse d’Eléphantine avec leurs armes ; ils entrèrent dans le sanctuaire, ils le détruisirent jusqu’au ras du sol ; quant aux colonnes de pierre qu’il y avait là, ils les brisèrent. En outre, il y avait cinq grands portiques construits en pierre de taille qui étaient dans ce sanctuaire ; ils les détruisirent. Leurs vantaux en bon état, et les gonds de ces vantaux en bronze, ainsi que la toiture de ce sanctuaire, le tout en planches de cèdre, avec le reste du matériel et les choses qu’il y avait là, ils les brûlèrent par le feu. Quant aux bassins d’or et d’argent et aux affaires qui étaient dans ce sanctuaire, ils les prirent tous et se les approprièrent. »

Dans la suite du courrier, les juifs d’Eléphantine demanderont l’aide des gouverneurs de Judée et Samarie mais n’obtiendront qu’un soutien limité qui ne les empêchera pas de disparaître les années suivantes.

Lors de destruction de Jérusalem, n’écoutant pas Jérémie, certains avaient cru trouver refuge en Égypte, cette terre leur sera finalement fatale.

La génération 26 de la nuit est sous l’emprise de la malédiction 47 du Lévitique :

  1. Elle vous mangera la terre de vos ennemis.

Paul David


[1] NEHEMIE Chapitre 10, versets 29 à 34

[2] NEHEMIE Chapitre 13, versets 1 à 14

[3] NEHEMIE Chapitre 13, versets 15 à 22

[4] NEHEMIE Chapitre 13, versets 23 à 31 (fin du livre de Néhémie)

[5] NEHEMIE Chapitre 13, versets 23 à 31 (fin du livre de Néhémie)

[6] JEREMIE Chapitre 42, versets 10 à 19

[7] JEREMIE Chapitre 44, versets 15 à 19

[8] Extrait de « Les Juifs d’Egypte de Ramsès II à Hadrien » de Mélèze Modrzejewski, chapitre « Eléphantine – La forteresse/ Dieu du Ciel et dieu de la crue »

[9] Les faits qui suivent sont extraits de Les Juifs d’Egypte de Ramsès II à Hadrien » de Mélèze Modrzejewski, chapitre « Eléphantine – La forteresse/ Dieu du Ciel et dieu de la crue » déjà cité.

[10] Extrait de « Les Juifs d’Egypte de Ramsès II à Hadrien » de Mélèze Modrzejewski, chapitre « Eléphantine – La forteresse/ Dieu du Ciel et dieu de la crue » qui cite un document référencé : « Cowley, n°30-31 ; Grelot, n°102 ; Porten-Yardeni, A4.7-8