Résumé:

Sur ce site, nous essayons de reconstituer l’histoire des Juifs depuis 3 millénaires, histoire au sens classique, culturel et cohabitation avec les peuples du monde. Nous le faisons génération par génération, soit par période de 20 ans. Nous démarrons ainsi depuis la mort du roi Salomon jusqu’à aujourd’hui (en fait jusqu’en 2030 …). Cela fait un ensemble de 147 générations, ce nombre qui est à la base du nom de notre site web n’est pas un nombre quelconque.

C’est ce que nous explicitons entre autres dans cette page.

Pour cela, il faut s’intéresser au texte de la bible et en particulier les 5 livres qui contituent le Pentateuque, les livres les plus sacrés du judaïsme. Ainsi il faut s’interesser aux 3 fêtes de pélerinage qui y sont définies , ce nombre 3 est déjà à prendre en compte pour définir le nombre 147.

L’une d’entre elles, la fête des semaines, souvent dénommée « Chavouot », qui justifie le titre de cette page. La fête de Chavouot commémore le don de la Torah. Comme le commente Rachi, l’alliance faite alors concerne aussi les générations futures (par rapport à la génération du désert) du peuple d’Israël. Celles qui n’étaient pas encore présentes au Sinaï. Or simultanément, Dieu énumère 98 malédictions. Celles-ci ajoutées aux 49 malédictions précédemment énumérées,cela fait 147 …

Comptage que confirme Rachi: Et selon une explication du Midrash Aggada (Tan’houma) : Pourquoi est juxtaposée la section « Vous vous tenez debout » aux malédictions (de la section Ki Tavo) ? Parce que les enfants d’Israël avaient entendu cent malédictions moins deux (donc 98) sans compter les 49 malédictions qui sont dans Torat Cohanim (Lévitique 26). Leurs visages se vidèrent de leur sang, donc ils pâlirent et ils dirent « Qui peut supporter ces malédictions ? ».

Ce nombre de 49 n’est pas un hasard non plus, car dans l’énumération des malédictions, il est bien fait cas du nombre 7 dont 49 est le carré (49=7×7).

49 c’est le nombre de jours qui sépare la fête de Pessah, qui commémore la sortie d’Égypte de la fête de Chavouot qui commémore le don de la Torah. Ce nombre de jours fait l’objet d’un décompte jour après jour dans la tradition juive, c’est le décompte de l’Omer. Rappelons également que Chavouot et souvent traduit en français par « Pentecôte » mot basé sur la racine « cinquante ». La Pentecôte chrétienne y fait écho puisque si la « Pentecôte » juive fête le don de la Torah 50 jours après la sortie d’Égypte – la Pâque Juive – ; la « Pentecôte » chrétienne fête l’arrivée du Saint-Esprit, cinquante jours après la Pâque chrétienne. La Pâque chrétienne d’ailleurs devrait, de par sa signification, coïncider avec la Pâque Juive comme cela était le cas lors du Christianisme primitif.

Ainsi 49 c’est le nombre de jours que le peuple d’Israël enfin constitué de par la sortie d’Égypte, de par le passage de la condition d’esclave à la condition de peuple libre et souverain de ses actes, pendant lequel ce peuple neuf erre dans le désert jusqu’à trouver sa voie, jusqu’à ce que la loi de Dieu lui soit confiée. Quarante-neuf jours à errer dans le désert, quarante-neuf jours en dehors de la bénédiction divine, quarante-neuf jours de malédictions, quarante-neuf malédictions.

Mais le peuple d’Israël ne doit pas simplement subir une série de malédictions mais trois, soit trois fois quarante-neuf, soient cent quarante-sept malédictions. Cent quarante-sept générations de malédictions. Trois séries, car le peuple d’Israël s’est rebellé 3 fois dans le désert avant d’accepter l’alliance divine. A Refidime, dans l’épisode du veau d’or et lors du retour des explorateurs en terre promise. Trois fautes qui chacune aurait justifier l’extermination.

Au lieu d’exterminer son peuple par 3 fois, Dieu préfère lui faire subir 3 séries de malédictions. Cette clémence est justifiée car le peuple d’Israël n’est pas réellement responsable des fautes commises dans le désert, mais cela n’est pas explicité sur ce site (cela fera peut-êre l’objet d’une prochaine version du site …)

Une génération représente une durée de vingt ans (Ceci n’est pas démontré sur le présent site, peut-êre l’objet d’une prochaine version …).

Ainsi si chaque malédiction représente une génération soit vingt ans, les quarante-neuf malédictions du Lévitique représentent approximativement un millénaire soit la période comprise entre la mort de Salomon (environ -930 de l’ère vulgaire) et la destruction du second Temple (70 de l’ère vulgaire, en fait 50, car la génération 50-70 inclut la destruction du second Temple).

Les quatre-vingt-dix-huit malédictions du Deutéronome édictées par Moïse en l’absence de Dieu, correspondent à la période d’exil du peuple d’Israël (+50/+2030 ) sans les Temples, période où le peuple d’Israël n’a pu que constater amèrement l’absence de son Dieu, ou tout du moins l’absence de sa manifestation.

Mais la souffrance du peuple d’Israël n’est pas vaine. Car après ces cent quarante-sept générations de malheur, Dieu se souviendra de son peuple. Les prières de Moïse n’auront pas été vaines. Moïse a prié quarante jours à chaque fois que son peuple méritait l’extermination. Soient trois fois. Au total cent vingt jours, le même nombre que les années de la vie de Moïse. Les trente jours de pleurs, du deuil de Moïse, viennent s’ajouter aux cent vingt jours de prière de Moïse.

Au total cent cinquante jours. Un jour par génération. Soient trois millénaires de souffrance. Ou presque car les cent cinquante générations comportent en plus des cent quarante-sept générations de malédictions, trois générations pendant lesquelles Dieu revient à son peuple écoutant la prière de Moïse: « Souviens-toi de Tes Serviteurs Abraham, Isaac et Jacob ne Te tourne pas vers l’entêtement de ce peuple, sa méchanceté et son péché ». Les trois patriarches engendreront pour le peuple d’Israël et pour le monde, trois bénédictions de réconciliation avec son Dieu. Soient trois générations de bénédictions qui viennent s’ajouter aux cent quarante-sept générations de malédiction, soit au total cent cinquante générations, soit si l’on prend vingt ans par génération, trois mille ans. Les trois générations de réconciliations sont consécutives à l’ensemble des cent quarante-sept générations de malédiction.

Les pérégrinations du peuple d’Israël depuis la mort de Salomon sont à l’image de Jacob, son patriarche. Jacob a vécu cent quarante-sept années de souffrance avant de connaître le repos. Dans la douleur des pérégrinations de Jacob, les dix-sept dernières années ont un statut particulier. En effet durant ces années, même si la vie de Jacob est triste car il réside en terre étrangère, il est réuni à la plénitude de ses enfants, puisqu’il vient d’être réuni à Joseph. Dans les cent quarante-sept générations de malédictions du peuple d’Israël, il y a aussi dix-sept générations qui ont un statut particulier. Depuis la mort de Salomon (environ – 930) jusqu’à la destruction du premier Temple (-586) il s’est écoulé 340 années soient dix sept générations.

Selon la tradition juive (Talmud), un jour est décomposé en six « gardes » de quatre heures. Trois gardes pour le jour, trois gardes pour la nuit: Rabbi Eliezer affirme : la nuit comprend trois gardes, et, à chacune d’elles, le Saint Béni Soit Il siège et rugit comme un lion, ainsi qu’il est dit : « L’Éternel rugit d’en haut et donne de la voix depuis sa demeure sainte, il rugit, il rugit en son domaine ».

Les trois rugissements de Dieu correspondent aux trois séries de quarante-neuf générations de malédictions. L’ensemble de ces malédictions, soit environ trois millénaires, correspondent pour le peuple d’Israël à la nuit. La nuit parce que le peuple d’Israël vit en dehors de la splendeur de son Dieu. Le jour s’est terminé avec la mort de Salomon et le peuple d’Israël attend avec impatience la venue de l’aube qui correspond aux trois dernières générations, celles correspondant aux bénédictions de Jacob, Isaac et Abraham.

Cent cinquante générations, soient cent cinquante psaumes.

Les psaumes de David sont l’image des cent cinquante générations de la nuit qui commence à la mort de Salomon. Dans la vision de Nathan, David eut la révélation également de l’avenir de son peuple de génération en génération du début de la nuit jusqu’à l’aurore : Toutes ces paroles et toute cette vision, Nathan les rapporta fidèlement à David. Le roi David alla se mettre en présence du Seigneur et dit : « Qui suis-je, Seigneur Élohim, et qu’est-ce que ma famille, pour que tu m’aies amené jusqu’ici ? Encore était-ce trop peu à tes yeux, Seigneur Élohim, et tu as même annoncé, dans un lointain avenir, le sort de ma famille : est-ce donc là le lot d’un mortel, Seigneur Dieu ? ». Sur ce dernier verset Rachi apporte le commentaire suivant : Autre explication, Tu as agi avec moi comme avec Adam, le premier homme à qui Tu avais montré les générations qui naîtraient de lui.

La raison pour laquelle David a le pouvoir de voir le futur de son peuple et celle pour laquelle le peuple d’Israël a fauté gravement trois fois dans le désert ne sont pas explicités dans ce site web. La seule chose qu’il faut retenir, c’est que le peuple Juif a fauté à trois reprises et qu’il n’en porte pas la réelle responsabilité ce qui explique pourquoi Dieu a consenti par 3 fois à ne pas l’anéantir. Les 147 malédictions qui s’abattront sur le peuple d’Israël en « punition » de ces 3 fautes seront  aussi un parcours d’initiation indispensable au peuple Juif pour se constituer, dur mais nécessaire. De même si David a pu voir le futur de son peuple en spectateur sans pouvoir agir sur celui-ci résulte des mêmes causes qui ne sont pas explicitées sur ce site.

Tout ce que David découvre sur l’avenir de son peuple, il l’écrit dans ses psaumes. Un psaume par génération.

Le sens de la fête de Chavouot: quarante-neuf jours à attendre dans l’obscurité jusqu’à ce que l’aurore apparaisse, que la lumière de la Torah vienne éclairer le peuple juif. La nuit du peuple d’Israël comporte trois phases, trois millénaires. La fête de Chavouot, la fête du don de la Torah au peuple d’Israël commémore l’alliance définitive de Dieu avec son peuple à l’issue des cent quarante-sept générations de malédictions qui toucheront le peuple d’Israël.

La fête de Chavouot est la troisième fête de pèlerinage. Les deux autres Souccoth et Pessah symbolisent la traversée du désert du peuple d’Israël. , au total deux fois sept jours alors que la fête de Chavouot est célébrée un seul jour à l’image des néoménies (célébration du nouveau mois) qui symbolisent la fin d’un cycle.

(Le mouton est l’animal qui représente le peuple d’Israël, nous ne l’explicitons pas sur ce site)

Pendant la fête de Pessah, chaque jour sept moutons sont sacrifiés, soit au total quarante-neuf moutons. À l’image des quarante-neuf malédictions évoquées dans le Lévitique, à l’image des quarante-neuf générations de malédiction entre la mort de Salomon et la destruction du second Temple. Pendant la fête de Souccoth, chaque jour quatorze moutons sont sacrifiés, soit au total quatre-vingt-dix-huit moutons. À l’image des quatre-vingt-dix-huit malédictions évoquées dans le Deutéronome, à l’image des quatre-vingt-dix-huit générations de malédiction entre la destruction du second Temple et la rédemption finale du peuple d’Israël. Rédemption symbolisée par la fête de Chavouot.

Développement:

Les fêtes de pèlerinage

Dieu a introduit trois fêtes de pèlerinage que nous pouvons rappeler, suivant la définition de Moïse dans le Deutéronome :

  • Trois[1] fois par an toute personne mâle parmi vous paraîtra face à l’Éternel ton Dieu à l’endroit qu’il aura choisi, à la fête des Azymes, à la fête des Semaines et à la fête des Tentes.

La fête des Azymes est classiquement dénommée Pessah.

La fête des Semaines est classiquement dénommée Chavouot.

La fête des Tentes est classiquement dénommée Souccoth.

Chavouot

Rappelons tout d’abord le principe de la fête des Semaines que nous appellerons Chavouot :

Tu[2] te compteras sept semaines : dès que la faucille entamera les épis (ce qui correspond au début de la fête de Pessah) tu commenceras à compter sept semaines. Tu célébreras la fête des Semaines pour l’Éternel ton Dieu, selon l’offrande que ta main pourra donner, suivant la bénédiction du Seigneur ton Dieu. Et tu te réjouiras devant l’Éternel ton Dieu, toi, ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante et le lévite qui est dans tes murs, l’étranger, l’orphelin, la veuve qui sont auprès de toi, à l’endroit qu’aura choisi l’Éternel ton Dieu pour y établir son nom. Et tu te rappelleras que tu as été esclave en Égypte, tu observeras et pratiqueras ces lois.

La fête de Chavouot commémore le don de la Torah, l’alliance consentie entre Dieu et son peuple, le peuple d’Israël. Comme le rappelle Moïse avant de laisser le peuple d’Israël à son destin :

  • Vous[3] vous tenez debout (Moïse s’adresse à son peuple et fait ses dernières recommandations par rapport à l’exécution des lois), vous tous aujourd’hui, devant l’Éternel votre Dieu : vos chefs, vos tribus, vos anciens, vos officiers, tout homme d’Israël. Vos jeunes enfants, vos femmes et ton converti qui est à l’intérieur de ton camp, depuis celui qui taille ton bois jusqu’à celui qui puise tes eaux. Pour que tu passes dans l’alliance de l’Éternel ton Dieu et dans ton serment que l’Éternel ton Dieu établit avec toi aujourd’hui. Afin de t’établir aujourd’hui, pour lui, comme un peuple et Lui, Il sera pour toi Dieu comme il a dit à ton sujet et comme il a juré à tes pères, à Abraham, Isaac et Jacob. Mais ce n’est pas avec vous seulement que Moi, J’établis cette alliance et ce serment. Mais avec celui qui est ici avec nous debout, aujourd’hui devant l’Éternel notre Dieu et avec quiconque n’est pas ici avec nous aujourd’hui.

Comme le commente Rachi, « Et avec quiconque n’est pas ici aujourd’hui » représente les générations futures de peuple d’Israël. Celles qui n’étaient pas encore présentes au Sinaï.

L’alliance est donc établie avec les générations du désert, avec l’ensemble des générations qui suivront celles du désert et en souvenir de l’alliance faite avec les patriarches d’Israël : Abraham, Isaac et Jacob. Sur ce passage, Rachi fait également le commentaire suivant :

  • Et selon[4] une explication du Midrash Aggada (Tan’houma) : Pourquoi est juxtaposée la section « Vous vous tenez debout » aux malédictions (de la section Ki Tavo) ? Parce que les enfants d’Israël avaient entendu cent malédictions moins deux (donc 98) sans compter les 49 malédictions qui sont dans Torat Cohanim (Lévitique 26). Leurs visages se vidèrent de leur sang, donc ils pâlirent et ils dirent « Qui peut supporter ces malédictions ? ».

Les malédictions du Lévitique : 49.

Dans le présent site, l’association entre génération et malédiction du Lévitique n’est pas faite.

Les malédictions du Deutéronome : 98.

Dans le présent site, l’association entre génération et malédiction du Deutéronome n’est pas faite.

7 fois 7
49 trois fois

7 fois 7 donnent 49, Trois fois 49 donnent 147.

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Au total 147 malédictions, soient trois fois quarante-neuf malédictions.

Soit encore, trois fois sept fois sept.

Le passage du Lévitique où sont citées les quarante-neuf premières malédictions, commence par citer les bénédictions[5] que Dieu apportera à son peuple si celui-ci marche dans Ses décrets et Ses commandements.

Mais Dieu prévient également le peuple d’Israël des malédictions qui le guettent s’il s’en détourne.

Après avoir cité les sept premières malédictions et avant d’énumérer les autres malédictions, Dieu prévient :

  • Et[6] si jusqu’à ceux-là, vous ne m’écoutez pas, Je continuerai à vous éprouver sept fois pour vos péchés.

Soit sept fois le lot de sept malédictions déjà énumérées, soient quarante-neuf malédictions.

Tout au long de l’énumération des quarante-neuf malédictions du Lévitique, Dieu répétera trois fois le risque d’être puni au septuple :

  • Si[7] vous agissez hostilement à mon égard, si vous persistez à ne point obéir, je vous frapperai de nouvelles plaies, au septuple comme vos fautes.
  • Si[8] malgré ces châtiments vous ne vous corrigez point et que votre conduite reste hostile à mon égard, moi aussi je me conduirai à votre égard avec hostilité, et je vous frapperai, à mon tour, sept fois pour vos péchés.
  • Si[9] malgré cela, au lieu de m’écouter, vous vous comportez hostilement avec moi, Je procéderai à votre égard avec une exaspération d’hostilité, et Je vous châtierai, à mon tour, sept fois pour vos péchés.
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Le Omer

Quarante-neuf c’est le nombre de jours qui sépare la fête de Pessah, qui commémore la sortie d’Égypte de la fête de Chavouot qui commémore le don de la Torah.

Ce nombre de jours fait l’objet d’un décompte jour après jour dans la tradition juive, c’est le décompte de l’Omer.

Rappelons également que Chavouot et souvent traduit en français par « Pentecôte » mot basé sur la racine « cinquante ». La Pentecôte chrétienne y fait écho puisque si la « Pentecôte » juive fête le don de la Torah 50 jours après la sortie d’Égypte – la Pâque Juive – ; la « Pentecôte » chrétienne fête l’arrivée du Saint-Esprit, cinquante jours après la Pâque chrétienne. La Pâque chrétienne d’ailleurs devrait, de par sa signification, coïncider avec la Pâque Juive comme cela était le cas lors du Christianisme primitif.

C’est le nombre de jours que le peuple d’Israël enfin constitué de par la sortie d’Égypte, de par le passage de la condition d’esclave à la condition de peuple libre et souverain de ses actes, pendant lequel ce peuple neuf erre dans le désert jusqu’à trouver sa voie, jusqu’à ce que la loi de Dieu lui soit confiée.

Quarante-neuf jours à errer dans le désert, quarante-neuf jours en dehors de la bénédiction divine, quarante-neuf jours de malédictions, quarante-neuf malédictions.

La traversée du désert.

Mais le peuple d’Israël ne doit pas simplement subir une série de malédictions mais trois, soit trois fois quarante-neuf, soient cent quarante-sept malédictions. Cent quarante-sept générations de malédictions.

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Avant d’analyser celles-ci, essayons tout d’abord de comprendre pourquoi Dieu doit-il infliger à son peuple une période de purification aussi longue et aussi douloureuse.

En fait le peuple d’Israël, avant d’accepter la loi divine s’est largement rebellé contre son Dieu. La traversée du désert a été une épreuve pour le peuple d’Israël, elle a été aussi une épreuve pour Dieu qui a dû retenir sa colère pour ne pas exterminer le peuple qu’il s’est approprié.

Dès la sortie d’Égypte, le peuple d’Israël s’était plaint de ne pas avoir d’eau :

  • Ils[10] (les Israélites) vinrent à Marah mais ils ne purent boire des eaux de Marah car elles étaient amères ; c’est pourquoi il (Moïse) appela son nom Marah. Le peuple se plaignit contre Moïse en disant : « Que boirons-nous ? » Il cria vers l’Éternel et l’Éternel lui montra un morceau de bois. Il le jeta vers les eaux et les eaux s’adoucirent.

Cet épisode n’entraîna pas la colère divine mais permit une mise en garde divine envers le peuple d’Israël :

  • Il[11] (Moïse) dit : « Si tu écoutes bien la voix de l’Éternel ton Dieu, et ce qui est droit à Ses yeux, tu feras, et tu prêteras l’oreille (rappel de l’importance de l’oreille dans le passage du message divin) à Ses Commandements et tu garderas Ses décrets, toutes les maladies que J’ai mises sur l’Égypte, Je ne les mettrai pas sur toi car Je suis l’Éternel, celui qui te guérit ».

Cette mise en garde ne suffit pas à rendre le peuple d’Israël confiant en son Dieu. Car après l’événement de Marah pour l’eau survint la plainte du désert de Sine à propos de la nourriture :

  • Ils[12] se plaignirent toute l’assemblée des enfants d’Israël, contre Moïse et Aaron dans le désert. Ils leur dirent, les enfants d’Israël : « Que ne sommes-nous morts par la main de l’Éternel dans le pays d’Égypte quand nous étions assis près de la marmite de viande que nous mangions du pain à satiété, car vous nous avez fait sortir vers ce désert pour tuer toute l’assemblée par la faim ».

Comme pour la plainte des enfants d’Israël à propos de l’eau à Marah, l’Éternel exauce la demande de son peuple en leur offrant la manne non sans renouveler sa mise en garde :

  • L’Éternel[13] dit à Moïse « Voici, Je fais pleuvoir pour vous du pain du ciel : que le peuple sorte et ramasse chaque jour sa ration afin que Je l’éprouve pour savoir s’il marchera selon Mon enseignement ou non. »

Toutefois quand certains Israélites décidèrent de chercher de la manne le Chabat malgré les indications divines, Dieu commence à perdre patience du manque de foi de son peuple :

  • Ce[14] fut le septième jour (depuis le début de l’apparition de la manne), des hommes du peuple sortirent pour récolter et ne trouvèrent point. L’Éternel dit à Moïse : « Jusqu’à quand allez-vous refuser de garder Mes commandements et Mes enseignements. »

Refidime.

La première rébellion réelle (sérieuse) eut lieu à Refidime.

Ne tenant pas compte des mises en garde de l’Éternel lors des premières plaintes à Marah et du désert de Sine, le peuple d’Israël se montre une nouvelle fois arrogant envers l’Éternel qui les a fait sortir d’Égypte :

  • Toute[15] la communauté des enfants d’Israël voyagea depuis le désert de Sine vers leurs voyages d’après la parole de l’Éternel ; ils campèrent à Refidime et il n’y avait pas d’eau à boire pour le peuple. Le peuple se querella avec Moïse. Ils dirent : « Donnez-nous de l’eau pour que nous buvions. » Moïse leur dit : « Pourquoi vous querellez-vous avec moi, Pourquoi éprouvez-vous l’Éternel. » Le peuple, là-bas, eut soif d’eau ; le peuple murmura contre Moïse et dit : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte pour me faire mourir, ainsi que mes fils et mon bétail par la soif ? » Moïse cria vers l’Éternel en disant : « Que ferai-je pour ce peuple ? Encore un peu et ils me lapideront ! »

Dieu donnera de l’eau au peuple d’Israël, Moïse écoutant la consigne divine frappera le rocher au Mont Horeb.

Cette nouvelle révolte du peuple d’Israël n’est pas accompagnée cette fois de mise en garde de l’Éternel, ce qui n’est pas un signe positif pour le peuple d’Israël. Nous verrons en effet dans le Deutéronome que s’il n’y a pas de mise en garde c’est que l’Éternel avait pris la décision d’exterminer le peuple d’Israël. Décision que Moïse contrecarra.

Le veau d’or.

Suite à l’épisode de Réfidime, Amalek en profite pour attaquer le peuple d’Israël. Au lieu de détruire le peuple d’Israël, Dieu lui confie ses Commandements. Malgré cela, le peuple d’Israël, sous le contrôle d’Aaron se rebellera une nouvelle fois en édifiant le veau d’or.

Là encore, Dieu voudra une nouvelle fois exterminer son peuple :

  • L’Éternel[16] parla à Moïse (à qui il vient de confier les tables de la loi) : Va ! Descends ! Car s’est corrompu ton peuple que tu as fait monter du pays d’Égypte. Ils se sont vite détournés de la voie que Je leur avais prescrite ; ils se sont fait un veau de métal fondu ; ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont sacrifié et ils ont dit : « Voici tes Dieux, Israël, qui t’ont fait monter du pays d’Égypte. » L’Éternel dit à Moïse : J’ai vu ce peuple et voici, c’est un peuple à la nuque dure. Et maintenant laisse-Moi ; que Ma colère s’enflamme contre eux et que Je les extermine, tandis que Je ferai de toi une grande nation.

Moïse le dissuadera une nouvelle fois.

L’argumentation de Moïse[17] est efficace et Dieu se ravise de détruire son peuple Tout du moins immédiatement.

Les explorateurs.

Lors du retour des explorateurs, la nouvelle défaillance du peuple d’Israël craignant d’aborder la terre promise entraîna une nouvelle fois la colère divine :

  • L’Éternel[18] dit à Moïse : « Jusqu’où ce peuple Me mettra-t-il en colère et jusqu’où ne croiront-ils pas en Moi, avec tous les signes que J’ai faits en lui ! Je le frapperai de la peste et je l’exterminerai : Je ferai de toi un peuple plus grand et plus puissant que lui. »

Le bilan.

Moïse relate dans le Deutéronome l’ensemble des actes de rébellion du peuple d’Israël:

  • Et[19] tu sauras (Moïse s’adresse au peuple d’Israël avant d’abandonner celui-ci à la quête de la terre promise) que ce n’est pas grâce à ta vertu que l’Éternel ton Dieu te donne ce bon pays pour en prendre possession car tu es un peuple à la nuque raide. Souviens-toi, n’oublie pas que tu as provoqué l’Éternel ton Dieu dans le désert depuis le jour où tu es sorti du pays d’Égypte jusqu’à ce que vous arriviez à cet endroit : vous avez été des rebelles contre l’Éternel. Et à Horeb vous avez irrité l’Éternel et l’Éternel s’est mis en colère contre vous pour vous exterminer (première volonté d’extermination). Quand je suis monté sur la montagne pour prendre les Tables de pierre, les Tables de l’alliance que l’Éternel a conclue avec vous, je suis resté sur la montagne quarante jours et quarante nuits ; je n’ai pas mangé de pain et je n’ai pas bu d’eau. L’Éternel m’a donné les deux tables de pierre écrites par le doigt de Dieu et il y avait dessus tous les mots que l’Éternel vous a dits sur la montagne du milieu du feu le jour de l’assemblée. Ce fut au bout de quarante jours et quarante nuits l’Éternel m’a donné les deux tables de pierre, les tables de l’alliance. L’Éternel m’a dit : « Lève-toi, descend vite de là, car ton peuple s’est corrompu, celui que J’ai fait sortir d’Égypte, ils se sont vite détournés de la voie que Je leur avais prescrites : ils se sont fait une idole de métal fondu. » L’Éternel m’a parlé en disant : « J’ai vu ce peuple et voici : c’est un peuple à la nuque raide. Laisses-Moi, Je les détruirai, J’effacerai leur nom de sous le ciel et Je ferai de toi un peuple plus puissant et plus nombreux qu’eux. » Je me suis tourné et je suis descendu de la montagne ; la montagne brûlait dans le feu ; et les deux tables de l’alliance étaient dans mes deux mains. J’ai vu et voici : vous aviez fauté envers l’Éternel votre Dieu, vous aviez fait pour vous un veau de métal fondu, vous vous étiez vite détournés de la voie que l’Éternel vous avait ordonnée. J’ai saisi les deux Tables et je les ai jetées de mes deux mains et les ai brisées devant vos yeux. Je suis tombé en prière devant l’Éternel comme la première fois, quarante jours et quarante nuits je n’ai pas mangé de pain, je n’ai pas bu d’eau à cause de tout votre péché que vous avez fait, en faisant le mal aux yeux de l’Éternel en Le mettant en colère. Car j’étais terrifié par la colère et la fureur brûlante avec lesquelles l’Éternel s’est irrité contre vous pour vous détruire ; l’Éternel m’a entendu aussi cette fois-là. Et contre Aaron, l’Éternel s’est mis en colère beaucoup, pour le faire périr ; j’ai prié aussi pour Aaron à cette époque. Et votre péché que vous aviez fait, le veau, j’ai pris, je l’ai brûlé par le feu, l’ai pilé, en le moulant bien jusqu’à ce qu’il devienne aussi fin que la poussière, j’ai jeté sa cendre dans la rivière qui descend de la montagne. Et à Tabera, à Massa et à Kibrot Hataava vous avez irrité l’Éternel. Et quand l’Éternel vous a envoyés depuis Kadèche Barnéa en disant : « Montez, prenez possession du pays que Je vous ai donné » ; vous vous êtes rebellés contre la parole de l’Éternel votre Dieu ; vous n’avez pas eu confiance en Lui et vous n’avez pas écouté Sa voix. Vous avez été des rebelles contre l’Éternel depuis le jour où je vous ai connus. Je suis tombé en prière devant l’Éternel pendant les quarante jours et les quarante nuits où j’étais tombé en prière car l’Éternel avait eu l’intention de vous détruire. J’ai prié l’Éternel et j’ai dit : « Dieu – Éternel ne détruis pas Ton peuple et Ton héritage que Tu as racheté dans Ta grandeur, que Tu as fait sortir d’Égypte avec une main forte. Souviens-toi de Tes Serviteurs Abraham, Isaac et Jacob ne Te tourne pas vers l’entêtement de ce peuple, sa méchanceté et son péché. De peur qu’ils ne disent les habitants du pays duquel Tu nous as fait sortir : « C’est parce que l’Éternel n’a pas le pouvoir de les amener vers le pays qu’il leur a dit, et c’est par Sa haine envers eux qu’il les fait sortir pour les faire mourir dans le désert. » Or ils sont Ton peuple et Ton héritage que Tu as fait sortir par Ta grande force et par Ton bras étendu ».

A chaque fois ou Dieu n’a pas puni directement le peuple pour ses fautes, cela correspond à une volonté d’extermination.

Soient trois fois :

  • Lorsque le peuple d’Israël se querella à Refidime pour obtenir de l’eau (ce que Moïse évoque par « Et à Horeb vous avez irrité l’Éternel »),
  • Lorsque le peuple d’Israël dirigé par Aaron érigea le veau d’or (ce que Moïse évoque par « vous aviez fauté envers l’Éternel votre Dieu, vous aviez fait pour vous un veau de métal fondu »),
  • Lorsque le peuple d’Israël eut peur de rentrer en terre promise lors du retour des explorateurs (ce que Moïse évoque par « Et quand l’Éternel vous a envoyés depuis Kadèche Barnéa en disant : « Montez, prenez possession du pays que Je vous ai donné » ; vous vous êtes rebellés contre la parole de l’Éternel votre Dieu ; vous n’avez pas eu confiance en Lui et vous n’avez pas écouté Sa voix. »)

En plus de cette volonté d’extermination associée à ces trois fautes majeures, une symbolique forte est attachée dans les faits qui y sont connexes.

Lorsque le peuple se querelle à Refidime pour obtenir de l’eau, après avoir obtenu cette eau il fut immédiatement attaqué par Amalek[20]. Amalek est le symbole des forces de ce monde qui veulent l’extermination du peuple d’Israël.

Lorsqu’Aaron érige le veau d’or, Moïse avant de le détruire brise[21] les Tables de la loi, les deux tables du témoignage, tables de pierre, écrites du doigt de Dieu.

Après le refus du peuple d’Israël à entrer en terre promise suite au retour des explorateurs, le peuple d’Israël se verra refuser l’accès au pays d’Edom[22]. Edom est le symbole des terres d’exil du peuple d’Israël.

Une malédiction, une génération.

Une génération représente une durée de vingt ans. Ceci ne sera pas démontré sur le présent site.

Ainsi si chaque malédiction représente une génération soit vingt ans, les quarante-neuf malédictions du Lévitique représentent approximativement un millénaire soit la période comprise entre la mort de Salomon (environ -930 de l’ère vulgaire) et la destruction du second Temple (70 de l’ère vulgaire, en fait 50, car la génération 50-70 inclut la destruction du second Temple).

De même les quatre-vingt-dix-huit malédictions du Deutéronome représentent approximativement une période de deux millénaires qui s’est écoulée depuis la génération de la destruction du second Temple (50 de l’ère vulgaire) jusqu’à notre époque (2030).

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Le Lévitique est associé aux lois régissant le service au Temple. Les quarante-neuf malédictions de Lévitique correspondent à des malédictions en présence du tabernacle, ce qui correspond bien à la période -930/+50. Ces malédictions correspondent à la volonté d’extermination de Dieu pour la faute du veau d’or.

La sanction a été la destruction des deux tables de la loi par Moïse. Cela correspond à la destruction des deux Temples. Moïse a préféré sacrifier les Temples plutôt que le peuple d’Israël. Si le choix de Moïse semble lourd, il évite l’extermination du peuple d’Israël.

Le Deutéronome est la répétition de la loi édictée par Moïse contrairement à la première énumération faite dans les autres livres de la Torah qui est faite par Dieu.

Les quatre-vingt-dix-huit malédictions du Deutéronome édictées par Moïse en l’absence de Dieu, correspondent à la période d’exil du peuple d’Israël (+50/+2030 ) sans les Temples, période où le peuple d’Israël n’a pu que constater amèrement l’absence de son Dieu, ou tout du moins l’absence de sa manifestation.

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Ces quatre-vingt-dix-huit malédictions correspondent aux fautes d’Israël à Refidime et au retour des explorateurs.

Ces fautes avaient été suivies, l’une, par l’intervention d’Amalek et, l’autre, par le refus d’Edom que le peuple d’Israël séjourne sur sa terre.

Ceci est à l’image de l’exil du peuple d’Israël depuis la destruction du second Temple : le peuple d’Israël est sans cesse à la merci de nouveaux ennemis voulant le détruire et est jugé à chaque fois indésirable sur chacune des terres qu’il traverse devant à chaque fois chercher son salut ailleurs sans jamais pouvoir s’établir définitivement.

La fin des malédictions.

Dieu a préféré laisser son peuple à la merci des attaques et des vexations des autres peuples plutôt que de le détruire lui-même.

Mais la souffrance du peuple d’Israël n’est pas vaine.

Car après ces cent quarante-sept générations de malheur, Dieu se souviendra de son peuple. Les prières de Moïse n’auront pas été vaines. Moïse a prié quarante jours à chaque fois que son peuple méritait l’extermination. Soient trois fois. Au total cent vingt jours, le même nombre que les années de la vie de Moïse :

  • Et[23] Moïse avait cent vingt ans lors de sa mort ; son œil n’a pas faibli et son humidité ne l’a pas quitté. Les enfants d’Israël pleurèrent Moïse dans les plaines de Moab durant trente jours ; puis se sont achevés les jours de pleurs du deuil de Moïse.

Les trente jours de pleurs, du deuil de Moïse, viennent s’ajouter aux cent vingt jours de prière de Moïse. Au total cent cinquante jours. Un jour par génération.

Soient trois millénaires de souffrance. Ou presque car les cent cinquante générations comportent en plus des cent quarante-sept générations de malédictions, trois générations pendant lesquelles Dieu revient à son peuple écoutant la prière de Moïse:

  • Souviens-toi[24] de Tes Serviteurs Abraham, Isaac et Jacob ne Te tourne pas vers l’entêtement de ce peuple, sa méchanceté et son péché.

Le péché, c’est le veau d’or.

La, c’est le mérite de Jacob qui est rappelé pour annuler l’extermination liée à cette faute.

La méchanceté c’est la faute à Refidime où Moïse craignit pour sa vie :

  • Moïse[25] cria vers l’Éternel en disant : « Que ferai-je pour ce peuple ? Encore un peu et ils me lapideront ! »

Là ce sont les mérites d’Isaac qui sont appelés en renfort pour éviter la menace d’extermination.

L’entêtement, c’est celui du peuple d’Israël à ne pas faire confiance en son Dieu lorsqu’il refuse d’entrer en terre promise après le retour des explorateurs.

Là c’est le mérite d’Abraham qui doit sauver le peuple d’Israël de l’extermination.

Les trois patriarches, Abraham, Isaac et Jacob avaient déjà été évoqués par Dieu lorsqu’Il finit d’énumérer les quarante-neuf malédictions du Lévitique :

  • Et[26] les survivants d’entre vous se consumeront par leur faute, dans les pays de leurs ennemis, et aussi pour les méfaits de leurs pères avec les leurs ils se consumeront. Puis ils confesseront leur iniquité et celle de leurs pères (les trois fautes principales du peuple d’Israël dans le désert qui méritaient l’extermination : iniquité à Refidime), leur forfaiture (forfaiture avec le veau d’or) envers Moi, et aussi leur conduite hostile (conduite hostile au retour des explorateurs) à mon égard. Moi aussi Je les traiterai hostilement, Je les mènerai au pays de leurs ennemis… à moins qu’alors leur cœur obtus ne s’humilie, et alors ils expieront leur iniquité. Et Je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, mon alliance avec Isaac, mon alliance aussi avec Abraham, Je m’en souviendrai.

Les trois patriarches engendreront pour le peuple d’Israël et pour le monde, trois bénédictions de réconciliation avec son Dieu.

Soient trois générations de bénédictions qui viennent s’ajouter aux cent quarante-sept générations de malédiction, soit au total cent cinquante générations, soit si l’on prend vingt ans par génération, trois mille ans.

Les trois générations de réconciliations sont consécutives à l’ensemble des cent quarante-sept générations de malédiction.

Il serait vain d’associer une génération de réconciliation à chaque fin de cycle de quarante-neuf générations de malédictions avant de replonger dans un nouveau cycle de quarante-neuf générations de malédiction.

La réconciliation ne peut être initialisée qu’après l’achèvement de l’intégralité des malédictions.

Les jours des années de Jacob.

Les pérégrinations du peuple d’Israël depuis la mort de Salomon sont à l’image de Jacob, son patriarche.

Jacob a vécu cent quarante-sept années de souffrance avant de connaître le repos.

Ainsi lorsque Joseph vient présenter Jacob son père au Pharaon, celui-ci se plaint de sa vie faite de souffrance :

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  • Joseph[27] amena Jacob son père et le présenta devant Pharaon ; Jacob bénit Pharaon. Pharaon dit à Jacob : « Combien sont les jours des années de ta vie ? ». Jacob dit à Pharaon : « Les jours des années de mes séjours sont de cent trente ans ; peu nombreux et malheureux étaient les jours de ma vie et ils n’ont pas atteint le nombre des jours des années de la vie de mes pères dans les jours de leurs séjours ».

En effet les pérégrinations du peuple d’Israël auront été douloureuses comme les années de Jacob, alors que pour les pères de Jacob, la souffrance est atténuée.

Pour Isaac, père de Jacob et d’Esaü, il peut se consoler du sort réservé aux descendants de ce dernier, assimilés au peuple d’Occident, la Chrétienté.

Pour Abraham, la consolation vient à la fois du sort réservé au peuple issu de Esaü mais également à celui du peuple issu d’Ismaël, l’orient, L’Islam.

Car les années de Jacob sont à l’image des pérégrinations du peuple d’Israël :

  • Jacob[28] vécut dans le pays d’Égypte dix-sept ans ; les jours de Jacob furent, les années de sa vie, sept ans et cent quarante ans.

Cent quarante-sept ans de vie malheureuse pour Jacob, cent quarante-sept générations de malédictions pour le peuple d’Israël.

Dans la douleur des pérégrinations de Jacob, les dix-sept dernières années ont un statut particulier.

En effet durant ces années, même si la vie de Jacob est triste car il réside en terre étrangère, il est réuni à la plénitude de ses enfants, puisqu’il vient d’être réuni à Joseph.

Dans les cent quarante-sept générations de malédictions du peuple d’Israël, il y a aussi dix-sept générations qui ont un statut particulier. Depuis la mort de Salomon (environ – 930) jusqu’à la destruction du premier Temple (-586) il s’est écoulé 340 années soient dix sept générations.

Dix-sept générations pendant lesquelles le peuple d’Israël a péché, dix-sept générations pendant lesquelles le peuple d’Israël a reçu à chaque génération son lot de malédictions. Mais dix-sept générations pendant lesquelles Dieu réside au sein du Temple, le premier Temple, au sein du peuple d’Israël.

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Après la destruction du Premier Temple, pendant les cent trente générations de malédictions restantes, cela ne se reproduira pas, même lorsque le Temple sera reconstruit, Dieu ne viendra pas y établir sa résidence à nouveau.

De même que Jacob à l’issue de sa vie a rejoint ses pères Isaac et Abraham, le peuple d’Israël à l’issue de ses cent quarante-sept générations de malédictions rejoindra enfin son Dieu à travers trois générations de bénédictions.

Trois générations de bénédictions correspondant aux bénédictions des pères du peuple d’Israël, Jacob, Isaac et Abraham. Soit au total cent cinquante générations. Trois millénaires.

Trois mille ans, c’est la moitié de la durée du monde réel qui a une durée totale théorique de six mille ans.

Les trois gardes de la nuit.

Selon la tradition juive, un jour est décomposé en six « gardes » de quatre heures.

Trois gardes pour le jour, trois gardes pour la nuit :

  • Rabbi[31] Eliezer affirme : la nuit comprend trois gardes, et, à chacune d’elles, le Saint Béni Soit Il siège et rugit comme un lion, ainsi qu’il est dit : « L’Éternel rugit d’en haut et donne de la voix depuis sa demeure sainte, il rugit, il rugit en son domaine ».

Les trois rugissements de Dieu correspondent aux trois séries de quarante-neuf générations de malédictions.

L’ensemble de ces malédictions, soit environ trois millénaires, correspondent pour le peuple d’Israël à la nuit.

La nuit parce que le peuple d’Israël vit en dehors de la splendeur de son Dieu. Le jour s’est terminé avec la mort de Salomon et le peuple d’Israël attend avec impatience la venue de l’aube qui correspond aux trois dernières générations, celles correspondant aux bénédictions de Jacob, Isaac et Abraham.

Cent cinquante générations, soient cent cinquante psaumes.

Les psaumes sont l’image de la nuit du peuple d’Israël. Les trois derniers psaumes à l’image des bénédictions de Jacob, Isaac et Abraham représentent la fin de la nuit, l’aurore.

Le départ de la nuit commence à la mort de Salomon.

Si ce dernier a fauté, les malédictions ne pouvaient être initialisées de son vivant du fait de la promesse faite à David son père :

  • Depuis[32] l’époque où j’ai instauré des juges à mon peuple Israël, je n’ai accordé qu’à toi (Dieu s’adresse au Roi David) la sécurité à l’égard de tous tes ennemis. L’Éternel t’a annoncé par là que lui-même veut t’ériger une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, j’établirai à ta place ta progéniture, celui qui doit naître de toi (Salomon), et j’affermirai son empire. C’est lui qui édifiera un Temple en mon honneur, et j’assurerai à jamais le trône de sa royauté. Je lui serai un père, et lui me sera un fils ; tellement que s’il vient à forfaire, je ne le châtierai qu’à la façon des hommes et par des plaies humaines. Ma grâce ne l’abandonnera point comme elle a abandonné Saül, que j’ai dépossédé pour toi. Oui ta maison et ta royauté sont à jamais assurées devant toi ; ton trône sera stable pour toujours.
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Les visions de David.

Les psaumes de David sont l’image des cent cinquante générations de la nuit qui commence à la mort de Salomon, car dans la vision de Nathan que nous venons de reprendre dans la citation précédente, David eut la révélation également de l’avenir de son peuple de génération en génération du début de la nuit jusqu’à l’aurore :

  • Toutes[33] ces paroles et toute cette vision, Nathan les rapporta fidèlement à David. Le roi David alla se mettre en présence du Seigneur et dit : « Qui suis-je, Seigneur Élohim, et qu’est-ce que ma famille, pour que tu m’aies amené jusqu’ici ? Encore était-ce trop peu à tes yeux, Seigneur Élohim, et tu as même annoncé, dans un lointain avenir, le sort de ma famille : est-ce donc là le lot d’un mortel, Seigneur Dieu ? »

Sur ce dernier verset Rachi apporte le commentaire suivant :

  • Autre explication, Tu as agi avec moi comme avec Adam, le premier homme à qui Tu avais montré les générations qui naîtraient de lui.

Déjà Jacob avait pu prédire à ces enfants quel sort les attendait :

  • Jacob[34] fit venir ses fils (avant de mourir), et il dit : « Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera dans la suite des jours (Jacob continue en indiquant à chacun de ses fils une prévision adaptée dans une forme volontairement évasive afin de ne pas trop en dire) ».

Les psaumes de David.

La raison pour laquelle David a le pouvoir de voir le futur de son peuple et celle pour laquelle le peuple d’Israël a fauté gravement trois fois dans le désert ne sont pas explicités dans ce site web.

La seule chose qu’il faut retenir, c’est que le peuple Juif a fauté à trois reprises et qu’il n’en porte pas la réelle responsabilité ce qui explique pourquoi Dieu a consenti par 3 fois à ne pas l’anéantir.

Les 147 malédictions qui s’abattront sur le peuple d’Israël en « punition » de ces 3 fautes seront  aussi un parcours d’initiation indispensable au peuple Juif pour se constituer, dur mais nécessaire.

De même si David a pu voir le futur de son peuple en spectateur sans pouvoir agir sur celui-ci résulte des mêmes causes qui ne sont pas explicitées sur ce site.

Tout ce que David découvre sur l’avenir de son peuple, il l’écrit dans ses psaumes. Un psaume par générations.

La garantie de l’intervention finale de l’Éternel apporte un peu de lumière à la terrible nuit de trois millénaires que devra subir le peuple d’Israël en attendant l’aurore :

  • Voici[35] le dernier discours de David : Parole de David, fils de Jessé (cette précision fait explicitement référence au Messie défini comme rejeton de Jessé), parole de l’homme haut placé, de l’élu du Dieu de Jacob, du chantre aimable d’Israël : L’esprit de l’Éternel a parlé par ma bouche, son verbe repose sur ma langue. Il a dit, le Dieu d’Israël, Il a prononcé à mon sujet, le Rocher d’Israël : « Qui domine sur les hommes doit être juste, gouverner dans la crainte de Dieu. Quand le soleil brille, éclairant le matin, un matin sans nuages, par ses rayons et par la pluie la verdure sort de la terre… ». Ma maison n’est-elle pas ainsi avec Dieu ? Ainsi m’a-t-il assuré une alliance perpétuelle, alliance bien ordonnée et bien gardée ; ne fait-il pas germer mon salut et l’objet de tous mes désirs ?

En attendant l’aube.

C’est le sens de la fête de Chavouot, quarante-neuf jours à attendre dans l’obscurité jusqu’à ce que l’aurore apparaisse, que la lumière de la Torah vienne éclairer le peuple juif.

La nuit du peuple d’Israël comporte trois phases, trois millénaires. C’est ainsi qu’il faut comprendre la définition que Dieu fait de la fête de Chavouot :

  • Voici[36] les fêtes de l’Éternel, les appels de sainteté, que vous désignerez dans le temps. Dans le premier mois, le quatorzième jour du mois, vers le soir, c’est Pessah pour l’Éternel. Et le quinzième jour de ce mois c’est la fête des azymes pour l’Éternel, durant une période de sept jours vous mangerez des Matsot. Le premier jour sera pour vous un appel de sainteté, aucune œuvre de travail vous ne ferez. […] Vous compterez pour vous à partir du lendemain du jour de repos (le quinzième jour du premier mois, le mois de Nissan, le premier jour de la fête de Pessah) à partir du jour où vous avez apporté l’Omer du balancement, elles seront sept semaines complètes. Jusqu’au lendemain de la septième semaine vous compterez cinquante jours et vous offrirez une nouvelle oblation pour l’Éternel.

La fête de Chavouot, la fête du don de la Torah au peuple d’Israël commémore l’alliance définitive de Dieu avec son peuple à l’issue des cent quarante-sept générations de malédictions qui toucheront le peuple d’Israël. La fête de Chavouot est la troisième fête de pèlerinage. Les deux autres Souccoth et Pessah symbolisent la traversée du désert du peuple d’Israël, au total deux fois sept jours alors que la fête de Chavouot est célébrée un seul jour à l’image des néoménies (célébration du nouveau mois) qui symbolisent la fin d’un cycle.

Pendant la fête de Pessah, chaque jour sept moutons sont sacrifiés[37], soit au total quarante-neuf moutons. À l’image des quarante-neuf malédictions évoquées dans le Lévitique, à l’image des quarante-neuf générations de malédiction entre la mort de Salomon et la destruction du second Temple.

Pendant la fête de Souccoth, chaque jour quatorze moutons sont sacrifiés, soit au total quatre-vingt-dix-huit moutons[38]. À l’image des quatre-vingt-dix-huit malédictions évoquées dans le Deutéronome, à l’image des quatre-vingt-dix-huit générations de malédiction entre la destruction du second Temple et la rédemption finale du peuple d’Israël.

Rédemption symbolisée par la fête de Chavouot.

Rappelons que le mouton est l’animal qui représente le peuple d’Israël.

Et c’est bien dans le sens d’une relation de confiance entre le peuple d’Israël et son Dieu que Maïmonide décrit cette fête. Une longue période d’attente dont le peuple d’Israël ne doute pas de l’issue :

  • La fête[39] des Semaines (Chavouot) est le jour de la révélation de la Loi. Pour glorifier et honorer ce jour, on compte les jours à partir de la première des fêtes jusque-là, comme quelqu’un qui attend l’arrivée de son meilleur ami et qui compte les jours et les heures. C’est-là la raison pour laquelle on compte le Omer à partir du jour de la sortie d’Égypte (Pessah) jusqu’au jour de la révélation de la Loi, qui était le véritable but de cette sortie. : « Et je vous ai amenés vers moi ».

Devant toutes les malédictions qui l’accableront pendant cent quarante-sept générations, pendant la nuit, jusqu’à l’attente de la rédemption, l’aurore ; le peuple d’Israël doit se montrer patient.

C’est ce que nous pouvons également deviner dans un texte qui fait partie des manuscrits de la Mer Morte. Dans le texte intitulé : « Le Sage aux Enfants de l’Aube[40] »

  • Et les hommes avisés […] et ceux qui demandent justice, marchez humblement […] devient de plus en plus fort, et les hommes de vérité […] et aiment la bonté, ajoutent à l’humilité et […] épreuves prédestinées […] afin que vous puissiez comprendre à la fin des temps éternels et consulter le passé pour connaître […].

Les Enfants de l’Aube, c’est le peuple d’Israël qui traverse la nuit et qui attend l’aube pour sa rédemption.

Le début de la nuit.

Ce peuple qui s’attache à son Dieu et à ses préceptes, doit rester humble dans la traversée de la nuit que représentent les cent quarante-sept générations de malédictions qui ont été indirectement prédites dans le Pentateuque et que David a énumérées dans ses psaumes.

C’est seulement à l’aube que le peuple d’Israël qui aura retrouvé sa plénitude pourra alors comprendre la signification des épreuves passées.

La rédaction des manuscrits de la Mer Morte est contemporaine ou antérieure de quelques générations à la vie de Jésus.

Si l’on accepte l’idée que ce texte, extrait des manuscrits de la Mer Morte, prévoit la nuit du peuple d’Israël, c’est-à-dire l’écoulement de cent quarante-sept générations de malédiction avant que l’aube apparaisse, avant la rédemption du peuple d’Israël, alors cela signifie qu’à l’époque de Jésus, cela faisait partie des prévisions envisageables.

Pour aller dans ce sens, rappelons un passage des Évangiles :

  • Et[41] comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l’homme : on mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; alors le déluge vint et les fit tous périr. Ou aussi, comme il en fut aux jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu et de soufre et les fit tous périr. Il en ira de la même manière le Jour où le fils de l’homme se révélera.

Si ce passage dans la religion chrétienne est associé au Jugement dernier, il est intéressant de rappeler le passage suivant relatif à l’histoire de Salomon :

  • Juda[42] et Israël étaient nombreux comme les grains de sable de l’Océan ; on mangeait, on buvait et on était tout à la joie.

Cette période où l’on mangeait et où l’on buvait c’est l’apogée du peuple d’Israël, la fin du jour, le moment ou la lueur du jour est souvent la plus majestueuse.

Mais ce coucher de soleil aussi majestueux qu’il puisse être annonce la tombée de la nuit. Le peuple d’Israël ne sent pas la nuit arriver et profite du moment présent sans pressentir le déclin prochain comme le peuple de Sodome et Gomorrhe avant que Dieu ne vienne les détruire.

Trois rois, trois fautes.

Dieu avait reproché au peuple d’Israël trois types de fautes, le péché (le veau d’or), la méchanceté (lorsque le peuple d’Israël demande de l’eau de façon menaçante à Moïse) et l’entêtement (lorsque les explorateurs rechignent à prendre possession de la terre d’Israël). Le peuple d’Israël avait demandé à avoir un Roi malgré les mises en garde de Samuel.

Le premier Roi, Saül fit preuve d’entêtement en refusant de laisser le pouvoir à David.

Le Second Roi David fit preuve de méchanceté en envoyant à la mort Urie pour s’approprier librement sa femme Bethsabée.

Le troisième Roi, Salomon pécha en se vouant à l’idolâtrie.

Le peuple d’Israël avait désiré avoir des rois pour les représenter, ces Rois ont reproduit les fautes du peuple d’Israël dans le désert pour lesquelles Dieu voulait punir le peuple d’Israël d’extermination.

La reproduction de ces fautes aller donc naturellement confirmer et déclencher la punition prévue, soit trois fois l’extermination du peuple d’Israël. Ou plutôt, trois fois quarante-neuf générations de malédictions grâce à l’intervention de Moïse. Cent quarante-sept générations de malédictions en tout.

Est-ce que Jésus lorsqu’il cite le passage que nous venons d’énoncer pense également au sort du peuple d’Israël et aux cent quarante-sept générations de souffrance ? Pour cela nous pouvons citer la conclusion qui suit cette citation:

  • Le[43] Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge sans justice. Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus (le peuple d’Israël) qui crient vers lui jour et nuit ? Et il les fait attendre ! Je vous le déclare : il leur fera justice bien vite. Mais le fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? ».

Réconciliation entre Jacob et Esaü.

Les menstrues féminines sont associées aux cycles lunaires, cela signifie si on assimile un cycle féminin à une génération qu’une période de douze ans est l’équivalent de cent quarante huit cycles lunaires, de 148 menstrues.

Une période de douze ans, surtout si celle-ci est rythmée en quelque sorte par les cycles féminins est l’image des cent quarante-sept générations de la nuit d’Israël plus la première génération de l’aube, la première des trois générations de rédemption.

C’est sous cet angle qu’il faut interpréter le passage suivant des Évangiles:

  • Comme[47] il leur parlait ainsi, voici qu’un notable s’approcha et, prosterné, il lui disait : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. ». S’étant levé, Jésus le suivait avec ses disciples. Or une femme d’hémorragie depuis douze ans, s’approcha par-derrière et toucha la frange de son vêtement. Elle se disait : « Si j’arrive seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. » Mais Jésus, se retournant et la voyant, dit : « Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. » Et la femme fut sauvée dès cette heure-là. À son arrivée à la maison du notable, voyant les joueurs de flûte et l’agitation de la foule, Jésus dit : « Retirez-vous : elle n’est pas morte, la fillette, elle dort ». Et ils se moquaient de lui. Quand on eut mis la foule dehors, il entra, prit la main de l’enfant et la fillette se réveilla. La nouvelle s’en répandit dans toute cette région.
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Nous pouvons compléter l’extrait que nous venons de citer de ce récit par des éléments complémentaires des deux autres versions des autres évangiles:

  • Jésus venait de l’autre côté du Lac de Tibériade, c’est-à-dire de la rive païenne. Le texte cité se situe en Galilée, sur la rive juive.
  • La femme malade a du mal à atteindre le pan de vêtement (correspond au commandement juif des Tsitsith) au milieu de la foule des fidèles qui entoure Jésus.
  • La femme malade a rencontré au préalable de nombreux médecins sans succès. Voire sa maladie s’est aggravée.
  • Le notable se nomme Jaïros et est chef de la Synagogue (ou au moins un des membres importants),
  • La fille du notable a environ douze ans,
  • Pour ordonner à l’enfant de douze ans de se réveiller, la version de Marc reprend l’expression Araméenne (la langue, proche de l’hébreu, parlée en terre d’Israël à l’époque) « Thalitha Qoum (lève-toi) ».

Si l’on essaie de rassembler tous ces symboles, on peut commenter cet épisode de la sorte :

Après avoir parcouru les terres païennes (symbolisées par l’autre rive du Lac), le Christianisme retourne à ses sources juives (la rive juive du Lac), quelques fidèles éclairés sauront revenir à la foi d’origine symbolisée par le Tsitsith de Jésus conforme à la loi juive et aux commandements divins. Cela mettra un terme aux cent quarante-sept générations de malédictions subies par le peuple juif mais également par effet détourné par l’ensemble des peuples du monde. Ceux-ci privés de l’appui de la nation de prêtres (le peuple d’Israël) sont soumis à la barbarie et aux effusions de sang. Effusions de sang symbolisées par les hémorragies de la femme malade, soient cent quarante-sept menstrues, cent quarante-sept générations. À la cent quarante-huitième menstrue, elle est guérie. De même, les nations qui pensaient que le peuple juif était un peuple fossile, un peuple mort, à l’image de la fille de Jaïros, verront dans le même temps celui-ci se réveiller. Ils se rendront compte alors que le peuple juif n’était pas mort mais simplement en sommeil le temps que les cent quarante-sept générations de malédictions, à l’image de l’âge de la fille de Jaïros (douze ans), se soient écoulées. La résurrection du peuple juif se fera alors sans compromission sur la loi de Moïse à l’image à la fois du Tsitsith de Jésus qui scelle la réconciliation. Ceci est renforcé par l’emploi de l’araméen, lorsque Jésus s’adresse à la fille de Jaïros : il ne lui impose pas un autre langage, il ne lui impose pas de nouveaux préceptes. Alors Esaü et Jacob se retrouveront.

Ainsi à l’aube, à l’issue des 147 générations de la nuit, le christianisme, symbole d’Esaü, se réconciliera avec le judaïsme symbole de Jacob.

Paul David

[1] DEUTÉRONOME, Chapitre 16, verset 16

[2] DEUTÉRONOME, Chapitre 16, versets 9 à 12

[3] DEUTÉRONOME, Chapitre 29, versets 9 à 14

[4] Commentaire de Rachi sur DEUTÉRONOME, Chapitre 29, verset 12

[5] Voir Début de LÉVITIQUE Chapitre 26

[6] LÉVITIQUE Chapitre 26, verset 18

[7] LÉVITIQUE Chapitre 26, verset 21

[8] LÉVITIQUE Chapitre 26, verset 23

[9] LÉVITIQUE Chapitre 26, verset 27

[10] EXODE Chapitre 15 versets 23 à 25

[11] EXODE, Chapitre 15, verset 26

[12] EXODE, Chapitre 16, versets 2 à 3

[13] EXODE, Chapitre 16, verset 4

[14] EXODE, Chapitre 16, versets 27 et 28

[15] EXODE, Chapitre 17, versets 1 à 4

[16] EXODE, Chapitre 32, versets 7 à 10

[17] Voir EXODE Chapitre 32, versets 11 à 14

[18] NOMBRES Chapitre 14, versets 11 et 12

[19] DEUTÉRONOME Chapitre 9, versets 6 à 29

[20] Voir EXODE Chapitre 17, verset 8

[21] Voir EXODE Chapitre 32 et fin du chapitre 31

[22] Voir NOMBRES Chapitre 20

[23] DEUTÉRONOME Chapitre 34, versets 7 et 8

[24] DEUTÉRONOME Chapitre 9, verset 27, le discours complet de Moïse d’où a été extrait ce verset vient d’être cité complètement

[25] EXODE Chapitre 17, verset 4

[26] LÉVITIQUE Chapitre 26, versets 39 à 42

[27] GENÈSE Chapitre 47, versets 7 à 9

[28] GENÈSE Chapitre 47, verset 28

[31] TALMUD, BERAKHOT 1, 3a qui inclut une citation de JEREMIE Chapitre 25, verset 30

[32] II SAMUEL Chapitre 7, versets 11 à 17

[33] II SAMUEL Chapitre 7, versets 17 à 19 (suite de la citation précédente)

[34] GENÈSE Chapitre 49, verset 1, puis voire les versets 2 à 27 pour les prédictions proprement dites.

[35] II SAMUEL Chapitre 23, versets 1 à 5

[36] LÉVITIQUE Chapitre 23, versets 4 à 7 puis 15 et 16

[37] Voir NOMBRES Chapitre 28, versets 16 à 25

[38] Voir NOMBRES Chapitre 29, versets 12 à 34

[39] Maïmonide, Guide des Égarés, Troisième partie, Chapitre 43 : « Huitième classe : les fêtes ».

[40] Manuscrit de la Mer Morte référencé 4Q298, l’extrait cité fait partie du fragment 1/Colonne 3, les parties entre crochets indiquent des morceaux de texte non lisibles.

[41] ÉVANGILE Selon Luc, Chapitre 17 versets 26 à 30, un passage analogue figure dans Évangile selon Matthieu, Chapitre 24, versets 37 à 39

[42] I ROIS Chapitre 4, verset 20

[43] ÉVANGILE Selon Luc, Chapitre 18, versets 6 à 8.

[47] Évangile selon Matthieu Chapitre 9, versets 18 à 26. Nous retrouvons ce récit dans Évangile selon Marc Chapitre 5, versets 21 à 43 et Évangile selon Luc Chapitre 8 versets 40 à 56. De ces deux dernières versions, nous complétons par la suite la citation de Matthieu.