Dans les chapitres précédents, nous avons vu la large adhésion du monde musulman au nazisme. Que ce soit sur le plan purement militaire (voir chapitre 1), le plan de la ferveur (voir chapitre 2) ou de la participation aux forces de destruction du régime nazi (voir chapitre 3).

Nombreux peuvent trouver ce bilan insoutenable, le chapitre 4 qui s’intéresse en particulier sur le rôle du Mufti amplifie malheureusement celui-ci.

Il est donc étonnant, au vu de la participation active du monde musulman à l’épopée nazie et à sa volonté d’extermination du monde juif, que les musulmans et leur alliés qui s’opposent à l’État d’Israël le qualifient de Nazi.

Ainsi la coopération de l’Islam et du nazisme ne s’est pas limitée à un « classique » apport militaire de troupes combattantes. La participation des musulmans à l’effort de guerre nazi révèle une sympathie du monde musulman envers le combat mené par les nazis contre le bolchévisme mais aussi et surtout contre la démocratie et les Juifs. Cela est bien le cas dans le monde musulman avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, et en particulier au Moyen-Orient avec déjà un personnage qui pointe, le « Mufti de Jérusalem » :

  • La distance[1] croissante de l’Allemagne à l’égard des démocraties occidentales et de leurs valeurs importées […] faisait en Orient le lit de l’autoritarisme et d’une exaltation mystique de la nation, et donc du peuple. […] La personne d’Hitler en particulier jouissait d’un grand prestige dans le monde arabe et, plus largement, dans le monde musulman. […]
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  • En Arabie Saoudite, Ibn Saoud déclara pour sa part en 1939 que le mufti était « son ami personnel » ; il offrit son pays comme station intermédiaire pour les livraisons d’armes allemandes en Palestine et avoua ouvertement ses affinités avec le nazisme : « Tous les Arabes et les musulmans des différentes régions du monde tiennent l’Allemagne en haute estime, et celle-ci est encore accrue par la lutte que ce pays mène contre le judaïsme, l’ennemi juré des Arabes. » L’antisémitisme s’avérait donc, là-bas, le lien le plus fort qui unissait le IIIe Reich avec le Proche et le Moyen-Orient. […]
  • C’étaient précisément les aspects dictatoriaux et l’agressivité, le culte du führer et en particulier la haine des Juifs qui valurent au IIIe Reich sa popularité dans certaines parties du monde arabe et musulman. C’étaient ses traits les plus rebutants qui faisaient là-bas de la « nouvelle Allemagne » un modèle. En d’autres termes, c’est à cause et non pas en dépit de son antisémitisme que Hitler a gagné en sympathie auprès des musulmans du Moyen-Orient.

Comme nous l’avons indiqué dans les chapitres précédents, la solution finale était déjà planifiée en Orient incluant le Yishouv (Israël), un Einsatzgruppen était prêt à intervenir. Pour cela il aurait fallu que les Allemands puissent traverser le Caucase, ce qui ne fut pas du fait des revers face à l’armée soviétique. De même les troupes de Rommel, après la défaite de Al Alamein ne pouvaient non plus servir de soutien à cette besogne.

Si ces défaites n’avaient pas eu lieu, les Allemands auraient profité du plein soutien des masses musulmanes que leur avait assuré Al-Husseini, le Mufti de Jérusalem :

  • En janvier 1942[2] , lors d’un entretien avec le général Felmy, le Mufti (de Jérusalem) et Al-Galiani (Irak) avaient estimé par avance l’ampleur de la collaboration arabe au moment de l’arrivée des troupes de l’Axe. […]
  • On peut prouver que le mufti entra en communication directe avec la Section juive du RSHA (Office Central de Sécurité du Reich). Peu après sa rencontre avec Himmler, Al-Husseini rendit visite au directeur de la section IV B4, l’Oberstyrmbannführer Adolf Eichmann. À cette occasion – la visite dut avoir lieu fin 1941 ou début 1942 – Eichmann donna à son auditeur fortement impressionné, à grand renfort de cartes et de statistiques, un aperçu de l’état de « la solution de la question juive en Europe » par le IIIe Reich. Le mufti lui apprit de son côté que Himmler lui avait donné son accord pour qu’après la victoire de l’axe un des conseillers d’Eichmann pour la question juive l’accompagne à Jérusalem pour s’attaquer en pratique aux questions brûlantes. Eichmann qui avait manifestement beaucoup d’estime pour le mufti, le rencontra encore à plusieurs reprises.
  • Car, par la suite, Al-Husseini s’adressa directement au collaborateur d’Eichmann lorsqu’il voulait des détails pratiques. Le secrétaire du Sturmbannführer Friedrich Suhr chef de la section IV 4b (« affaires juives »), témoigne d’au moins un entretien avec le mufti et Suhr pendant la première moitié de l’année 1942.

Le fait que l’application de la solution finale au Moyen-Orient et en particulier en Palestine faisait partie des plans communs des nazis et des islamistes, représentés par l’Imam de Jérusalem ne fait pas de doute, tel qu’il en ressort d’un entretien entre ce dernier et Hitler :

  • (Hitler indiqua que) les armées[3] allemandes atteindraient bientôtl’extrémité sud du Caucase et alors ce serait aussi la libération pour le monde arabe. Le seul but de l’Allemagne dans cette région serait « la destruction des Juifs vivant dans l’espace arabe sous la protection de la puissance britannique ». Hitler faisait certainement allusion par là au Yishouv et aux communautés juives des pays limitrophes. Le mufti se déclara « tout à fait rassuré et satisfait » de ces promesses. Néanmoins, il demanda à nouveau si la déclaration souhaitée ne pouvait prendre la forme d’une prise de position secrète. Lorsqu’Hitler répliqua qu’il venait de le faire, Al Husseini renouvela ses remerciements, assura encore le Führer de sa confiance et prit congé.

L’antisémitisme[4] du mufti Al Husseini était déjà formé avant même l’avènement du nazisme. Ce fut particulièrement évident en août 1929 avec le pogrom que le mufti inspira à Jérusalem et qui n’était pas dirigé contre les sionistes, mais bien contre les juifs, puisque les victimes appartenaient aux communautés (anciennement établies) de Safed et Hébron.

Cette hostilité envers les Juifs en général indépendamment de toute référence au sionisme est confirmée par la Mufti en 1943 :

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  • « L’Allemagne[5] est aussi le seul pays qui s’est enfin décidé à délivrer le monde de la question juive. Cela intéresse évidemment le monde arabe en première ligne. […] Jusqu’à présent, chacun combattait ce danger dans son coin – désormais nous le combattons ensemble. Ainsi atteindrons-nous aussi notre but ensemble ».

Elle sera constante pendant toute la Seconde Guerre mondiale :

  • Le 1er mars 1944[6], dans son émission retransmise par la radio nazie de Berlin, al-Husseini, désireux d’étendre au Moyen-Orient les exterminations de masse conduites par les nazis, incitait les Arabes au meurtre des Juifs au nom d’Allah : « Arabes, levez-vous comme des hommes et combattez pour vos droits sacrés. Tuez les juifs partout où vous les trouvez. Cela plaît à Dieu, à l’Histoire et à la religion. Cela sauve votre honneur. Dieu est avec vous. »

Nous avons vu dans le chapitre précédent la création des divisions SS musulmanes, là encore le rôle du Mufti a été déterminant :

  • Heinriche Himmler[7] commença à nourrir le projet de création d’une division de Waffen-SS composée de musulmans bosniaques volontaires dès le mois de décembre 1942. […] Il donna donc son aval à la création de la division le 10 février 1943. […]
  • Dans un discours qu’il fit aux imams, Hadj Amine el-Husseini (Le mufti de Jérusalem) exposait clairement ce qu’il attendait des imams (de la division SS) :
    • […] Vous conduirez vos camarades avec le mérite et la vertu islamique qui ont contribué au progrès de l’humanité, comme l’Histoire l’a montré. Vous avez également un autre devoir qui est de grande importance. Ce devoir est le renforcement de la coopération entre les musulmans et leur allié, l’Allemagne. Cette coopération nous permettra, avec l’aide de Dieu, d’atteindre nos objectifs.

Egalement :

  • À Sarajevo[8] , les Jeunes musulmans de Bosnie (s’inspirant des Frères musulmans égyptiens) dirigés par Alija Izetbegovic mènent à bien le recrutement de ces volontaires de la Waffen-SS. À 18 ans, le jeune Izetbegovic s’est déjà fait une réputation de dur de l’islam balkanique. À ce titre, en avril 1943, c’est lui qui organise dans la capitale de la Bosnie, la visite officielle d’Hadj Amine El-Husseini. Cette visite intervient dans le cadre d’un accord officiel avec Hitler. Cet ami personnel du Führer doit jouer le rôle de pilier islamo-national socialiste dans les Balkans. Il édicte à cet effet une fatwa stipulant que l’enrôlement des quelque 4,5 millions de musulmans des Balkans dans les forces du Reich est une « obligation religieuse ».

Le grand mufti de Jérusalem Al Husseini qui vient d’être évoqué dans la volonté de créer des divisions SS musulmanes ne se contente pas des effets directs dévastateurs sur le judaïsme européen de cette coopération, il a agi à chaque fois que les Allemands envisagent des mesures qui auraient pu épargner des Juifs:

  • Le mufti[9] ne critiquait la politique nazie que lorsqu’il craignait que les juifs puissent échapper à la Shoah. Il avait des relations amicales avec Himmler, qu’il admirait. Leur amitié fut cependant mise à l’épreuve lorsqu’en 1943, Himmler voulut (pour un effet de propagande et l’échange de 20 000 prisonniers allemands) permettre à 5 000 enfants juifs d’émigrer – et donc de survivre. Le mufti, qui d’après un membre du gouvernement allemand « aurait préféré qu’ils (les juifs) soient tous tués », combattit inlassablement ce projet. Avec succès ! Les enfants furent envoyés dans les chambres à gaz. Le mufti montra aussi un intérêt tout spécial en réagissant aux décisions prises par les gouvernements bulgares, roumain et hongrois qui autorisaient quelques milliers d’enfants juifs accompagnés d’adultes responsables à partir pour la Palestine. « Il serait plus approprié et opportun », écrivit-il promptement au ministre bulgare des affaires étrangères « d’empêcher les juifs d’émigrer de votre pays et de les envoyer quelque part où ils seraient strictement contrôlés, par exemple en Pologne. » Encore un succès ! Les permis d’émigrer, qui avaient déjà été délivrés, furent repris.

Ainsi le monde musulman, incluant le Moyen-Orient, a bien largement participé à l’effort de guerre allemand afin de faire triompher le nazisme plus compatible avec l’islam radical.

Cet effort a été militaire dans les rangs de la Wehrmacht sur le front Russe ce qui a retardé l’effondrement de l’armée allemande et lui a permis de se porter sur d’autres fronts. Ce qui évidemment a eu un impact non négligeable sur l’application de la solution finale en Europe.

En acceptant de composer des divisions SS ou de s’intégrer aux troupes de « chasseurs » de Dirlewanger ou dans l’Einsatzgruppen D, le monde musulman est aussi devenu un exécutant de la solution finale.

Lorsque le Mufti de Jérusalem interdit aux Allemands de négocier le sauvetage de 5000 enfants juifs et interdit aux pays alliés de l’Allemagne de laisser s’échapper des milliers d’enfants Juifs, il porte une responsabilité directe dans la mort de ces derniers.

Ceux qui continuent à le vénérer portent la même responsabilité.

Or Husseini n’a pas été désapprouvé par le monde arabe, bien au contraire, il est considéré comme un héros par les Palestiniens tel que l’exprime Arafat, lui-même né en Égypte et ayant été sous l’influence des Frères musulmans. Après avoir vécu à Berlin pendant la guerre au plus près des décideurs de la solution finale, le Mufti de Jérusalem Al Husseini, à la fin de la guerre, a fui d’abord en Suisse puis en France. Pourtant son implication dans la solution finale était déjà connue et faisait l’objet de demandes d’extraditions largement justifiées :

  • Des[10] fortes pressions étaient exercées sur La France pour obtenir son extradition du fait de son action durant la Seconde Guerre mondiale, d’autant plus après le jugement du Tribunal de Nuremberg qui avait investigué sur ses activités. En se basant sur des preuves, la Cour Internationale conclut :
    • Il nous a été prouvé que le Mufti visait bien l’extermination de la solution finale, à savoir, l’extermination des Juifs d’Europe. Et il n’y a pas de doutes, que si Hitler avait réussi à conquérir la Palestine, la population juive aurait été (aussi) complètement exterminée, avec le support du Mufti.
  • Dieter Wisliceny, l’adjoint d’Eichmann, a déclaré au Tribunal de Nuremberg à propos du Mufti de Jérusalem Al Husseini et de son entourage :
    • Le Mufti est un des instigateurs de l’extermination systématique des Juifs d’Europe et a été un collaborateur et conseiller d’Eichmann et Himmler dans l’exécution de ce plan… Il a été un des meilleurs amis d’Eichmann et l’a constamment incité à accélérer les mesures d’extermination. Je l’ai entendu dire, accompagné par Eichmann, il a visité incognito les chambres à gaz d’Auschwitz.
  • Bien que réticent à agir de peur de semer le trouble dans le Moyen-Orient, le nouveau gouvernement français a fait savoir à Al Husseini qu’il était indésirable. Mais les pays arabes devenaient indépendants les uns après les autres et on découvrait de vastes gisements de pétrole dans les déserts, Al Husseini jugea que c’était le moment propice de revenir au moyen orient où il ne pouvait plus être atteint du fait de la nouvelle importance stratégique de cette zone. Il choisit de s’établir dans son ancien repaire universitaire du Caire. Sur les rives du Nil il reprit son rôle d’agitateur en se prenant de façon véhémente contre la création d’Israël, et fut l’un de plus grands partisans de l’invasion d’Israël par ses voisins arabes. Après la totale humiliation des pays arabes dans la guerre d’indépendance (d’Israël) en 1948 Al Husseini commença à perdre son influence politique sans jamais pouvoir la regagner. […] Il finit sa vie à Beyrouth où il meurt en 1974. L’héritage d’Al Husseini fut de grande portée. S’exprimant le 2 août 2002, Yasser Arafat, leader de l’OLP, déclara à son mouvement :
    • Nous sommes un peuple puissant. Ont-ils pu remplacer notre héros Haj Amin Al-Husseini ? Il y a eu un certain nombre d’allégations pour faire d’Haj Amin, un allié des nazis. Pourtant, il a vécu au Caire et a participé à la guerre de 1948. Je faisais partie de ses troupes.

Mais ce n’est pas seulement le Mufti que le monde arabe accueille après la guerre, les plus grands criminels de guerre allemands, ceux qui ont versé le sang juif, sont accueillis avec les honneurs:

  • Le nazisme[11] a permis de distiller et enraciner un profond antisémitisme religieux dans le conflit israélo-arabe. Le Mufti et son entourage principalement irakien ont été le promoteur pour infecter le nationalisme arabe d’un virulent antisémitisme. […] L’exode des criminels de guerre nazis après la chute du Troisième Reich a vu des pays d’Amérique latine offrir volontairement l’hospitalité à plusieurs des sbires les plus notoires et brutaux d’Hitler. Mais cette sympathie ne venait pas seulement des régimes de droite comme celui du gouvernement de l’Argentine Péroniste pour accueillir les nazis en fuite, mais aussi des gouvernements des pays arabes. Le Roi Farouk (et plus tard celui qui participa à sa chute : Gamel Abdel Nasser) en Égypte fut un des principaux promoteurs en attirant de criminels nazis pour profiter de leur expertise macabre à l’encombre de leurs opposants, puis plus tard contre Israël. Des hommes comme le SS-Gruppenführer Aloïs Moser, qui s’est illustré dans l’extermination des Juifs d’Ukraine, et le SS-Obersturmbannführer Eugen Eichberger un ancien commandant de bataillon Oskar Dirlewanger‘s Sonderkommando, furent accueillis chaleureusement en Égypte…

Le choix d’accueillir les criminels de guerre allemands et l’influence du Mufti de Jérusalem auront  pour conséquence que les pays arabes adopteront une position extrême envers l’État Juif qui naît en 1948 au lieu de suivre les Arabes « modérés », pourtant majoritaires, qui voulaient construire avec les Juifs au Moyen-Orient.

Mais ceux-là avaient également été combattus par le Mufti et n’avaient plus droit de cité :

  • On sait[12] bien avant le vote de l’ONU, que si le plan de partage est adopté, les Arabes ne l’accepteront pas. Ils renouvellent, ouvertement le 30 novembre (1947), lendemain du vote, leur volonté catégorique de s’opposer par les armes à la mise en œuvre de ce plan. Ils n’accepteront jamais un État juif en Palestine. Les Juifs doivent être chassés du pays. Au Caire, le Grand Mufti el-Husseini excite le monde arabe à la guerre sainte contre Israël. Dès la proclamation du vote de l’ONU, une armée de libération de la Palestine, dont le chef est l’officier libanais Fawzi el-Kaükji, recrute à Damas des centaines de volontaires entraînés par d’anciens officiers SS, pendant qu’en Égypte, refuge d’un grand nombre d’ex-dignitaires du nazisme, des savants et techniciens allemands préparent l’armée égyptienne à la guerre contre le futur État juif.

Ainsi, l’islamisme radical, formé à bonne école, prend le relais du nazisme dans le combat contre les Juifs :

  • (Dès la déclaration d’indépendance de l’État d’Israël) Les armées[13] des États de la Ligue arabe, l’Égypte, la Jordanie, l’Irak, la Syrie et le Liban, envahirent Israël dans le but déclaré de liquider les Juifs. « Ce sera une guerre d’extermination et de massacre mémorable dont on se souviendra comme des invasions mongoles et des croisades », annonça Azzam Pacha, secrétaire de la Ligue.

Pour compléter ce tableau. Nous avions évoqués dans les articles précédents le bataillon 845 de la Wehrmacht auxquels furent confrontés les Anglo-Américains lors de leur débarquement en Afrique du Nord en novembre 1942 composé de Tunisiens, Algériens et Marocains.

Ce bataillon[14] fut fait prisonnier avec les autres troupes allemandes par l’avancée américaine mais de nombreux cadres purent se sauver et reconstituer le bataillon, cette fois pour intervenir dans les Balkans où ils prirent le relais des Handschar, le régiment SS musulman. Ils combattirent jusqu’à la fin de la guerre et furent faits prisonniers par les partisans qui ne les exécutèrent pas, comme ce fut le cas pour de nombreux combattants allemands. Après une année hors des combats, ils furent tranquillement libérés et retournèrent chez eux dans leurs différents pays d’origine. Pour nombre d’entre eux, leur expérience avec les nazis leur sera profitable dans le combat qu’ils mèneront pour la destruction de l’État d’Israël naissant.

De même nous avions évoqué la division SS « Indische Freiwilligen Legion der Waffen-SS » qui été composée d’une majorité de musulmans indiens. Sur le front de Normandie, ils furent  capturés par les Anglais, puis furent libérés et les Anglais classèrent le dossier des SS indiens « secret » en théorie jusqu’en 2021.

L’affaire fut de fait dévoilée plus tôt.

Le fait que les Anglais aient voulu effacer cette participation gênante de leurs concitoyens (tant que l’Inde était britannique) musulmans n’a rien d’étonnant. De même que le Général de Gaulle au sortir de la guerre a voulu faire croire que tous les Français, hormis quelques rares traîtres, avaient été des résistants à l’occupation allemande, l’Angleterre a préféré laissé croire que tous ses sujets y compris ceux des colonies menaient le même combat envers les nazis, ce qui n’était évidemment pas le cas de tous les Indiens et surtout de ceux de confession musulmane, ni des populations musulmanes des colonies anglaises au Moyen-Orient (Égypte, Irak, Palestine…). Cette réaction fut la même en URSS ou on a aussi voulu effacer le fait que de nombreux volontaires des républiques musulmanes d’URSS avaient rejoint les troupes allemandes pour combattre le Bolchévisme et ainsi faire croire que tous les citoyens russes avaient combattu ensemble le nazisme. Même réaction encore dans les Balkans, où Tito plutôt que de combattre les survivants des divisions SS musulmanes leur a permis de rejoindre à la fin de la guerre le combat des partisans afin lui aussi de faire croire que tous les Yougoslaves avaient combattu le nazisme, allant même à organiser un pèlerinage annuel à Villefranche de Rouergue commémorant la révolte héroïque des Yougoslaves alors que celle-ci n’avait été suivie que par une minorité.

Cette manipulation de l’histoire n’a pas été forcément positive, ainsi les survivants des divisions Skandenberg, Handschar et Kama ne sont sûrement pas étrangers à la survenue des conflits avec épuration ethnique dans les restes de l’ex-Yougoslavie dans les années 1990 en particulier au Kosovo et en Bosnie. Ainsi Alija Izetbegovic, premier président de la Bosnie Herzégovine indépendante, a été un collaborateur des Oustachis et un des principaux recruteurs de la division Handschar.

Pour accéder aux articles associés à ce sujet:

Paul David


[1] Martin Cüppers et Klaus-Michael Mallmann : « Croissant fertile et croix gammée ». Chapitre II : « Sympathies moyen-orientales pour le IIIe Reich ». (p. 49 à 65).

[2] Martin Cüppers et Klaus-Michael Mallmann : « Croissant fertile et croix gammée ». (p. 171 à 223).

[3] Martin Cüppers et Klaus-Michael Mallmann : « Croissant fertile et croix gammée ». Chapitre VI : « Un allié de l’Axe : le mufti à Berlin ». (p. 127,128).

[4] Matthias Küntzel : « Jihad et Haine des Juifs ». Chapitre : « Les frères musulmans et la Palestine ». (p. 69)

[5] Martin Cüppers et Klaus-Michael Mallmann : « Croissant fertile et croix gammée ». Chapitre VI : « Un allié de l’Axe : le mufti à Berlin ». (p.136).

[6] Matthias Küntzel : « Jihad et Haine des Juifs ». Préface (de Pierre André Tarzieff ). (p. 23).

[7] Amandine Rochas : « La Handschar ». (p.45 à 58)

[8] Laurent Latruwe et Gordana Kostic : « La division Skanderbeg ». (p. 135 à 138)

[9] Matthias Küntzel : « Jihad et Haine des Juifs ». Chapitre : « Les frères musulmans et la Palestine ». (p. 74,75)

[10] Jonathan Trigg : « Hitler’s Jihadis » (intégré à une série : « Hitler’s Legions »). Chapitre : « Legacy » (Héritage). (p. 203,204).

[11] Jonathan Trigg : « Hitler’s Jihadis » (intégré à une série : « Hitler’s Legions »). Chapitre : « Legacy » (Héritage). (p. 201,202).

[12] Renée Neher-Bernheim : « Histoire juive de la Révolution à l’Etat d’Israël ». (p. 1222,1223)

[13] Simon Sebag Montefiore : « Jérusalem ». (p.367)

[14] D’après : Jonathan Trigg : « Hitler’s Jihadis » (intégré à une série : « Hitler’s Legions »). Chapitre : «The German army’s Muslim legions». (p. 50 à 52).